Les soldats libanais sont des victimes presque quotidiennes à Tripoli.
Le fondateur du courant salafiste au Liban Cheikh Daï-l-Islam Chahhal a mené une campagne contre l’armée libanaise pour avoir perquisitionné des maisons de personnes recherchées.
Il a condamné en outre la saisie par l’armée de deux voitures de son convoi « alors qu’il allait rencontrer les familles dont les maisons ont été perquisitionnées la nuit par les soldats sans aucune permission ».
Chahhal avait contacté les deux ministres de l’intérieur et de la justice, Nouhad Machnouk et Achraf Rifi pour leur expliquer « ce que son convoi a subi", ajoutant qu'il refuse toutes les exactions commises contre les sunnites à Tripoli ».
« Je ne vais pas rester passif face à l’injustice contre les sunnites et le commandement de l’armée comme tout le monde doivent assumer leur responsabilité », a-t-il dit.
Et de poursuivre à l'adresse de l'armée: « Vous avez démontré que vous êtes dirigés par des mercenaires. Notre bataille est une bataille de dignité et de libertés. Sous la couverture du plan sécuritaire ils ont maintes fois essayé de briser la dignité et l’image de la communauté sunnite. Il ne s’agit pas d’arrêter telle ou telle personne. C’est un complot contre les sunnites, et je le dis clairement, ils veulent fléchir la communauté sunnite, ils veulent la pousser à capituler devant le complot régional pour servir le projet safavide en Iran, à Bagdad, à Damas et dans la Banlieue. Les sunnites sont le fer de lance au Liban, Tripoli est le fer de lance sunnite au Liban… je m’adresse à tous les sunnites du Liban : Le Liban est enlevé. On veut de l’armée libanaise qu’elle suive l’armée syrienne, qu’elle tue les citoyens, qu’elle soit dirigée par des mercenaires. Nous n’acceptons pas que tripoli soit traitée différemment de la Banlieue, ou qu’Ersal ou Saida soient traités différemment des autres régions. Les sunnites ne sont pas les fils de la servante… l’armée n’est pas Dieu, l’institution militaire n’est pas un dieu à adorer. Nous avons le droit de dire ceci parce que l’armée commet des erreurs, et celui qui est responsable doit être jugé pour empêcher la reprise des erreurs et des crimes ».
Deux soldats martyrs et un troisième blessé mardi
Un officier et un soldat libanais ont été tués et un autre militaire a été blessé lorsque leur patrouille a été visée par les tirs d'un déserteur dans le nord du Liban, a annoncé mercredi une source de sécurité.
L'incident s'est produit mardi vers 21H30(19H30 GMT) dans la localité de
Fnaidek, dans la plaine très pauvre du Akkar, et l'auteur des tirs est un
soldat qui avait déserté il y a trois ans et qui faisait l'objet de plusieurs
mandats d'arrêt, a précisé cette source.
Cet homme de 30 ans, présenté comme violent, s'est suicidé quelques heures
plus tard avec son pistolet mitrailleur, alors que son oncle Khaldoun Taleb,
chef de la municipalité de Fnaidek, tentait en vain de la convaincre de se
rendre.
Les enquêteurs n'ont pas pu déterminer les motivations de son acte. Un
jeune homme qui était avec lui au moment des tirs a été arrêté.
Le père du meurtrier ainsi que beaucoup d'habitants de Fnaidek et du Akkar
sont des militaires, seule voie pour sortir de la misère de cette région
délaissée.
Depuis début avril, des soldats, appuyés par des chars, se sont déployés en
masse à Tripoli, la grande ville du nord du pays, et les soldats ont étendu
leurs patrouilles à la région.