11-03-2025 09:26 PM Jerusalem Timing

Washington trouve fâcheux qu’"Israël" limite ses contacts avec les Palestiniens

Washington trouve fâcheux qu’

"Israël" envisage de geler une partie de l’argent versé aux Palestiniens.

Les Etats-Unis ont une nouvelle fois critiqué mercredi leur allié israélien pour la crise du ‘processus de paix’, jugeant "fâcheux" que l'entité sioniste ait décidé de limiter ses contacts ministériels avec les Palestiniens.

Le secrétaire d'Etat John Kerry avait, de façon très inhabituelle mardi, montré du doigt Israël pour avoir entravé le dialogue avec les Palestiniens, lequel se poursuit toutefois cahin-caha.

« Israël » a réagi mercredi en commençant à prendre des sanctions contre les Palestiniens. Les ministres du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu ont reçu instruction de limiter les contacts avec leurs homologues palestiniens, sauf en matière de sécurité et de négociations, selon une source gouvernementale israélienne.

Le département d'Etat a qualifié cette décision de "fâcheuse".

"Nous pensons que la coopération entre Israël et l'Autorité palestinienne a été bénéfique aux deux parties", a déploré la porte-parole Jennifer Psaki.

"Nous continuons d'exhorter les deux camps à prendre des mesures qui contribuent à créer un climat propice à la paix", a-t-elle encore plaidé.

Mme Psaki a également remarqué que les "contacts et réunions entre les négociateurs se poursuivaient" et qu'ils "s'efforçaient de se sortir de l'impasse actuelle".

De fait, une troisième rencontre depuis dimanche entre négociateurs israéliens et palestiniens, sous médiation américaine, est prévue jeudi à Jérusalem occupée.

Simultanément mercredi, M. Kerry recevait son homologue israélien Avigdor Lieberman. "Nous travaillons évidemment dur pour trouver un moyen d'avancer", a déclaré le secrétaire d'Etat, répétant que les "deux parties ont dit vouloir aller de l'avant".

Mardi, devant le Sénat américain, John Kerry, s'en était pris particulièrement à « Israël », estimant que le refus de libérer des prisonniers palestiniens comme prévu fin mars et l'annonce de nouveaux logements à Jérusalem-Est avaient précipité les négociations israélo-palestiniennes dans une impasse.

"Israël" envisage de geler une partie de l'argent versé aux Palestiniens

Entre-temps, « Israël » a annoncé son intention de geler une partie des taxes qu'il collecte chaque mois pour le compte de l'Autorité palestinienne.

"Nous envisageons de retenir une partie des sommes remises tous les mois par Israël à l'Autorité en réaction aux gestes unilatéraux des Palestiniens", a déclaré mercredi soir à l'AFP une source gouvernementale israélienne.

"Nous considérons que le fait que l'Autorité palestinienne donne chaque mois des sommes importantes aux prisonniers palestiniens et à leurs familles est une forme de soutien au terrorisme. Nous envisageons de ne pas verser aux Palestiniens l'équivalent de cet argent", a indiqué la source gouvernementale.

L'Autorité palestinienne verse sous forme de salaires mensuels des allocations à chaque prisonnier détenu en « Israël » qui varient selon la peine encourue entre 400 dollars pour des peines de moins de 3 ans à plus de 3.000 dollars pour des condamnés à plus de 30 ans de prison.

Interrogé par l'AFP, le ministre palestinien des Prisonniers Issa Qaraqaë a estimé que "cette initiative pourrait être dangereuse".

"Les Israéliens cherchent à viser les prisonniers car ils savent combien ce sujet est important pour l'ensemble du peuple palestinien", a affirmé M. Qaraqaë.

Quelque 5.000 Palestiniens sont emprisonnés en dans les geôles de l’occupation israélienne.

Selon l'entente conclue en juillet sous l'égide du secrétaire d'Etat américain John Kerry, « Israël » s'engageait à libérer en quatre phases 104 prisonniers incarcérés avant les accords d'Oslo de 1993. En contrepartie, la direction palestinienne avait consenti à suspendre toute démarche d'adhésion aux organisations internationales jusqu'à la fin des pourparlers.

Mais « Israël » a refusé de libérer le 29 mars, comme prévu, un quatrième et dernier contingent de prisonniers, réclamant désormais une prolongation des négociations au-delà du 29 avril.

Mahmoud Abbas a riposté en signant le 1er avril les demandes d'adhésion de la Palestine à 15 conventions et traités internationaux, estimant que les nouvelles exigences posées par « Israël » pour ces libérations le déliaient de son engagement.