24-11-2024 05:47 AM Jerusalem Timing

Yémen: L’opposition menace de chasser Saleh s’il ne signe pas l’accord

Yémen: L’opposition menace de chasser Saleh s’il ne signe pas l’accord

Saleh exige que l’opposition signe avec lui l’accord,les jeunes opposants contre l’accord du Golfe.

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh sera chassé du pouvoir, sous la pression de la rue, s'il ne signe pas l'accord sur une transition pacifique proposé par les monarchies du Golfe, a averti dimanche le porte-parole de l'opposition, Mohamed Qahtan.
 
"La révolte va s'intensifier et il (finira) par être chassé du pouvoir", a déclaré le porte-parole du Forum commun, l'opposition parlementaire, en réaction aux réticences du président Saleh à signer dimanche, comme convenu, l'accord du Golfe.
 
Alors que cet accord lui offre l'occasion d'une transition ordonnée, s'il refuse de le signer, il sortira du pouvoir "humilié", sous la pression des protestataires qui observent des sit-in de contestation pour réclamer son départ depuis fin janvier, a-t-il dit.


L'opposition parlementaire avait signé samedi soir l'accord en présence d'un émissaire du Golfe et de plusieurs ambassadeurs, dont celui des Etats-Unis.


Cette dernière ayant refusé de se rendre au palais présidentiel.  La presse n'a pas été conviée à la cérémonie.



Saleh exige que l'opposition signe avec lui l'accord

Le président Saleh a exigé que l'opposition signe avec lui l'accord. "La cérémonie de signature de l'accord doit se dérouler au palais présidentiel en présence de toutes les parties politiques concernées", a affirmé dans un communiqué le parti présidentiel, le Congrès populaire général
(CPG).


"La signature à huis-clos ne peut être reconnue, elle reflète de mauvaises intentions à l'égard de l'initiative" du CCG, a estimé le communiqué le parti présidentiel.
 

Un des opposants propose la signature de l’accord à l'ambassade des Emirats
 

"Le président ne veut pas signer (l'accord) car il s'accroche au pouvoir", a commenté M. Qahtan, excluant que l'opposition signe de nouveau l'accord au Palais présidentiel, comme l'a suggéré le parti de Saleh.

"Nous ne participerons à aucune cérémonie de signature au palais présidentiel", a précisé le porte-parole de l'opposition, proposant qu'une telle cérémonie ait lieu, le cas échéant, à l'ambassade des Emirats arabes unis à Sanaa ou dans une capitale d'une monarchie du Golfe.



Des partisans de Saleh bloquent les principales artères de Sanaa
 

Dans la rue, des partisans du chef de l'Etat, armés de bâtons, ont bloqué les principales artères de Sanaa, dont les issues menant au palais présidentiel où devait normalement se tenir la cérémonie de signature en présence d'un émissaire du Conseil de Coopération du Golfe (CCG).
 
Des partisans de  Saleh, brandissant ses portraits, bloquaient également à l'aide de blocs de pierre la route de l'aéroport et la rue menant à la place Tahrir, dans le centre de Sanaa, où est situé le siège du gouvernement.
 
Les jeunes opposants contre l’accord du Golfe

Pour leur part, les jeunes opposants à Saleh, qui ne sont pas en faveur de l’accord du Golfe, se sont rassemblés Place du Changement, épicentre de la contestation à Sanaa, dans la plus grande manifestation qu'ait connue la capitale pour réclamer le départ immédiat du président.
 

Les différents corps de métier étaient représentés à la manifestation, les médecins étant venus en blouse blanche, alors que beaucoup de jeunes portaient les couleurs du drapeau yéménite, rouge, noir et blanc.

Le plan, élaboré avec l'aide des Etats-Unis et de l'Union européenne, prévoit la formation par l'opposition d'un gouvernement de réconciliation et la démission un mois plus tard de Saleh en échange d'une immunité pour lui-même et pour ses proches, puis une élection présidentielle dans les 60 jours.


Sa signature a déjà été maintes fois annoncée puis reportée, alors que le Yémen est secoué depuis janvier par une contestation populaire du régime de Saleh, accusé de népotisme et de corruption. La révolte a coûté la vie à 180 personnes.