Et Israël autorise l’occupation par des colons d’une maison disputée à Hébron
Trois soldats israéliens soupçonnés d'avoir dérobé des armes sur leur base pour les vendre à des personnes appartenant à la mafia israélienne ont été arrêtés, a-t-on appris dimanche auprès de la police.
"Après plusieurs semaines d'enquête, trois militaires de carrière ont été arrêtés, soupçonnés d'avoir tenté de vendre des missiles anti-aériens portatifs à plusieurs personnes appartenant au milieu du crime organisé dans le sud du pays, dans la région du Néguev", a indiqué à l'AFP Micky Rosenfeld, porte-parole de la police israélienne.
Les territoires occupés par Israël est le théâtre ces dernières années d'une féroce bataille de gangs dans laquelle seraient impliquées plusieurs familles mafieuses.
La police a créé fin 2006 une unité spéciale, "l'unité 443", pour lutter contre le crime organisé.
"Dix missiles-épaules! C'est l'une des prises les plus importantes que nous ayons jamais réalisée et c'est aussi le signe d'une escalade dangereuse", a commenté l'un des enquêteurs, interviewé par la radio militaire israélienne.
Une dizaine d'Israéliens ont été tués ou blessés ces dernières années notamment à Tel-Aviv, Netanya et Bat Yam, lors de règlements de comptes.
Israël autorise l'occupation par des colons d'une maison disputée à Hébron
Le ministre israélien de la guerre, Moshé Yaalon, a approuvé dimanche le retour de colons israéliens dans une maison de quatre étages très disputés à Hébron, en Cisjordanie occupée, a indiqué le ministère israélien de la guerre.
"Suite à la décision de la Cour suprême, le ministre de la Défense Moshé Yaalon a approuvé aujourd'hui l'occupation de la +Maison brune+ par ses acquéreurs", a indiqué le ministère dans un communiqué, en précisant qu'un "petit nombre de familles" devait s'y installer.
La radio militaire israélienne a assuré que trois familles avaient déjà pris possession des lieux dimanche après-midi.
La Cour suprême israélienne avait statué le 11 mars que des colons sionistes étaient les propriétaires légaux de cette maison, située entre la Vieille ville de Hébron et la colonie de Kiryat Arba, en Cisjordanie, dans l'enclave dite "zone H2" qui est sous la protection de milliers de soldats israéliens.
"Cela montre à quel point le gouvernement israélien préfère s'engager dans la voie de la colonisation plutôt que celle de la paix", a déclaré dans un communiqué le membre du Fatah et négociateur palestinien Mohammad Shtayyeh qui a estimé que cette décision menaçait "la vie des Palestiniens de Hébron qui souffrent en permanence des actes de terrorisme des colons".
L'ONG "Breaking the Silence" (Briser le Silence), une association pacifiste d'anciens militaires israéliens, qui témoignent et répertorient les violations des droits des Palestiniens, a indiqué de son côté dans un communiqué qu'il s'agissait de la première fois depuis 1980 que les autorités israéliennes autorisaient l'établissement d'une nouvelle colonie à Hébron.
Selon cette ONG, avec le renforcement d'une présence militaire dans le secteur de cette nouvelle implantation, les Palestiniens feront face à de nouvelles restrictions "comme la fermeture de routes ou celle de commerces".
La mise en application de cette décision intervient au moment où les négociations de paix patinent et trois jours après l'adoption par Israël d'une salve de sanctions économiques contre les Palestiniens.
"La maison brune", selon la désignation de l'administration israélienne, est surnommée par certains "La maison du conflit" ou encore "La maison de la paix" par les colons. Elle a été vendue en 2004, selon la Cour, par ses propriétaires palestiniens à des colons par l'intermédiaire d'"un homme de paille non juif".