La compagnie qui a produit l’année passée presque 37 millions de carats de diamants est le fournisseur le plus important de diamants bruts dans le monde
Les bijoutiers européens appellent à protéger la compagnie de diamants russe Аlrosa contre les sanctions économiques. Si la Russie cessait les livraisons de diamants, cela représenterait un choc économique grave pour eux. Les experts russes trouvent que les craintes des Européens sont justifiées mais qu’il n’y a pas de raison de s'inquiéter pour l’avenir de la compagnie. En cas de besoin, Alrosa est prête à se réorienter vers de nouvelles directions, en Chine et aux Emirats Arabes Unis.
La sortie du marché européen du plus grand producteur de diamants dans le monde, la compagnie russe Alrosa, inquiète beaucoup la communauté des bijoutiers d'Anvers. Cette ville belge est considérée de droit comme le centre de l'industrie de diamants du Vieux Monde. Аlrosa livre chaque année à Anvers des diamants bruts. Ces livraisons assurent du travail à 1.500 entreprises, dont le chiffre d’affaire annuel atteint plus de 50 milliards de dollars.
Les bijoutiers européens sont devenus inquiets après que le président des États-Unis Barak Obama ait élargi la sphère des sanctions économiques antirusses. Il a élargi les restrictions non seulement pour les politiques impliqués, selon lui, dans la crise en Ukraine, mais aussi pour les grosses compagnies. La compagnie Аlrosa appartient à 44 % à l'État russe et pour cette raison, elle pourrait faire l’objet de sanctions, considère l'expert de l'agence Rough and Polished Sergei Goryainov.
« Bien sûr, il y a des appréhensions quant à la possibilité de telles sanctions. Mais les diamants bruts vendus par Alrosa aux clients européens et américains via Anvers, partiront facilement en Asie du sud-est. C'est pourquoi c’est Anvers qui subira les pertes les plus sérieuses. »
La cessation des livraisons des diamants en Europe influencera la viabilité des entreprises de bijouterie locales. Parmi les conséquences néfastes, il y aura la perte d’emplois et de revenu, primordial pour l'économie de la Belgique.
Pour la compagnie qui a produit l'année passée presque 37 millions de carats de diamants et qui est le fournisseur le plus important de diamants bruts dans le monde, les pertes seront minimales. Alrosa est prête à gagner des nouveaux marchés. Le vice-président de l'Union Russe des Bijoutiers Ararat Evoyan déclare :
« Nous trouverons des acheteurs. Il y a une très grosse demande dans l'Est et dans le Sud. Aujourd'hui, les plus grands consommateurs des diamants sont l’Inde, Israël, la Chine, l'Asie du Sud-est. »
Les experts notent un autre fait. En octobre de l'année passée, la compagnie a procédé à une introduction en bourse. Elle a vendu 16 % de ses actions. Plus de 60 % des actions vendues appartiennent aux investisseurs des États-Unis, ceux de l'Europe en ont acheté 24 %. D’après l'avis des spécialistes russes, cela aidera Alrosa à éviter les sanctions. En effet, les pouvoirs américains et européens, probablement, éviteront d’introduire des sanctions contre les compagnies que leurs citoyens possèdent partiellement.
De plus, parmi eux, il y a un trop grand nombre d’amateurs disposés à porter des diamants et à compléter leurs collections de bijoux. Et tous ne sont pas prêts à renoncer à cela.