La prise de Maaloula, située sur une route reliant Damas au Liban, permet le contrôle des points de passage à la frontière..
C'est à Maaloula, ville chrétienne par excellence que les trois journalistes de la chaine satellitaire almanar sont tombés en martyr afin de couvrir sa libération de l'emprise des takfiris, notamment les miliciens du Front al-Nosra qui s'en étaient emparés début décembre.
En effet, l'armée arabe syrienne a pris le contrôle de la localité de Maaloula dans la banlieue de Damas et poursuivi la traque des takfiris à ses périphéries, liquidant nombre d'eux et désamorçant des mines et des engins explosifs plantés dans la localité, selon une source militaire, citée par le site internet Arabipress.
En fait, l'armée a progressé dans la localité de Jabaadin dans la zone de Qalamoun dans la banlieue de Damas selon Sana. Elle a rétabli aussi la sécurité et la stabilité dans la localité de Sarkhah à Qalamoun et les monts avoisinants, après y avoir visé les derniers rassemblements des terroristes.
Selon des informations citées par la chaine satellitaire alMayadeen, les groupes armés ont été surpris par l'avancée des forces armées syriennes vers Maaloula via l’axe de Sarkha, provoquant la fuite des hommes armés vers la province de Essal alWard et de Wouhouch alArab voire jusqu’à la province de la ville libanaise de Ersal .
L'armée syrienne a réussi à s’emparer du complexe hospitalier de Kalamoon situé à l’est des hameaux de Rankous dans la province de Kalamoon , et ce après avoir assuré le contrôle des collines stratégiques de Rankous qui surplombent la frontière libanaise.
Cette reprise par l'armée syrienne de cette historique ville intervient au lendemain de l'annonce par le président syrien Bachar al-Assad d'un "tournant" dans le conflit en faveur de l'Etat syrien.
"L'armée a pris Maaloula et y a rétabli la sécurité et la stabilité. Le terrorisme est vaincu dans la région de Qalamoun", a annoncé une source de la sécurité selon l'AFP.
La prise de Maaloula, située sur une route reliant Damas au Liban, "renforcera le contrôle des points de passage à la frontière", a poursuivi la source de sécurité.
Le cameraman de l'AFP qui s'est rendu sur place a constaté que les murs du couvent Mar Sarkis (Saint-Serge et Saint-Bacchus) étaient perforés par des obus, tandis qu'à l'intérieur des icônes et des objets religieux étaient éparpillés sur le sol.
Dans la sacristie, toutes les icônes accrochées au mur, à l'exception d'une seule, ont disparu.
La croix qui surmontait la coupole du couvent melkite (grec catholique) n'est plus en place et le toit en verre qui recouvrait la cour du monastère est à terre. Une pièce a également été incendiée.
Ce monastère, fondé à la fin du Ve siècle, est un des plus anciens du Moyen-Orient et est dédié à Serge et Bacchus, officiers romains martyrisés en raison de leur foi sous le règne de l'empereur Maximien Galère (250-311).
Plus haut, l'hôtel Safir, perché sur la falaise en grès dominant la ville, est ravagé. Un drapeau syrien a été accrochée à la façade, entièrement endommagée. Les chambres de cet ancien établissement touristique, devenu le quartier général des takfiris, sont détruites.
"La conquête de la ville s'est faite rapidement. Ce matin, nous avons pris la localité d'As-Sarkha puis nous nous sommes dirigés vers Maaloula qui été prise en quelques heures", a déclaré à l'AFP un soldat sur place.
Des militaires ratissaient la ville à la recherche de mines. Selon un soldat, il restait encore une poche rebelle dans Maaloula, mais elle "sera bientôt éradiquée".
Zabadani, sur la route entre le Liban et Damas, est la dernière ville à prendre pour bloquer la frontière, a indiqué pour sa part une source au sein des services de sécurité.
C'est justement de cette poche que des tirs ont été tirés contre le convoi de presse de nos trois collègues qui sont tombés en martyr sur le champ..
Rappelons que les takfiris avaient capturé 13 religieuses, qui ont été libérées en mars lors d'un échange de prisonniers.
Localité de 5.000 habitants avant la guerre, Maaloula, à 55 km au nord de Damas, compte un grand nombre d'églises et doit sa renommée à ses refuges troglodytiques datant des premiers siècles du christianisme.
La majorité de ses habitants chrétiens sont grecs-catholiques et parlent l'araméen, la langue du Christ, selon la tradition.