Plusieurs associations avaient porté plainte, affirmant que ces pratiques violaient les droits civiques des musulmans et étaient anticonstitutionnelles.
La police de New York a annoncé mardi soir la fermeture d'une unité chargée depuis plusieurs années de surveiller les musulmans, qui faisait l'objet de vives critiques.
Ses agents "ont été réassignés à d'autres tâches, au sein du Bureau du renseignement", a indiqué la police, ajoutant dans un communiqué que les informations recueillies par cette unité, "largement inactive" depuis l'arrivée en janvier d'une nouvelle équipe municipale, pouvaient l'être "par des contacts directs entre la police et les communautés concernées".
Cette unité, composée apparemment d'une douzaine de personnes, avait été secrètement mise en place dans les années suivant le 11-Septembre, et travaillait sur New York et ses environs.
Des policiers en civil avaient pour mission de surveiller la communauté musulmane, ses lieux de culte, ses restaurants, librairies et magasins, et de documenter ce qu'ils voyaient et entendaient.
Le maire Bill de Blasio s'est réjoui de cette décision.
"Notre administration a promis aux New-Yorkais une police qui assure la sécurité de la ville, mais qui soit aussi respectueuse et juste. Cette réforme représente un pas capital pour réduire les tensions entre la police et les communautés qu'elle sert, afin que nos policiers et nos citoyens puissent s'entraider dans la lutte contre les mauvaises personnes", a-t-il déclaré dans un communiqué.
En juin dernier, plusieurs associations parmi lesquelles l'ACLU, organisation américaine de défense des droits civiques, avaient porté plainte contre l'ancien maire Michael Bloomberg et l'ancien chef de la police de New York Ray Kelly, affirmant que ces pratiques violaient les droits civiques des musulmans et étaient anticonstitutionnelles.
"Quand la police transforme en suspects des gens respectueux de la loi, parce qu'ils fréquentent une mosquée et non une église ou une synagogue, cela viole les garanties d'égalité et de liberté religieuse de notre Constitution", avait alors déclaré Hina Shamsi, une responsable de l'ACLU.
Selon l'organisation, la police avait aussi payé des personnes pour s'infiltrer dans les mosquées, les associations d'étudiants, pour prendre des photos, relever les numéros de plaque d'immatriculation, et prendre des notes sur certaines personnes.
Ces opérations de surveillance n'ont pas généré la moindre piste ou permis d'ouvrir la moindre enquête terroriste, selon l'association.
A son arrivée début janvier, le nouveau chef de la police de New York Bill Bratton avait insisté sur sa volonté de rebâtir la confiance entre la police et les différentes communautés de la ville, soulignant sur le besoin qu'elles se respectent pour une meilleure coopération.
"La fermeture d'une unité de la police qui ciblait les musulmans de New York et documentait leurs institutions et activités quotidiennes est un premier pas bienvenu", a déclaré mardi soir Donna Liberman, directrice de la NYCLU, antenne new-yorkaise de l'ACLU. "Nous espérons que ses activités discriminatoires ne seront pas reprises par d'autres parties de la police de New York", a-t-elle ajouté.