C’est ce qu’a averti le ministre des Affaires étrangères de l’île.
Des sanctions économiques contre la Russie "détruiraient l'économie chypriote", a prévenu mercredi le ministre des Affaires étrangères de l'île, réclamant le droit de ne pas appliquer ces éventuelles sanctions.
"Il y a de très fortes relations économiques entre Chypre et la Russie", a rappelé Ioannis Kasoulides dans une interview au quotidien allemand Die Welt.
"C'est pourquoi des sanctions (économiques) contre la Russie détruiraient l'économie chypriote".
"Si des sanctions s'avéraient effectivement nécessaires, chaque Etat membre (de l'Union européenne) devrait pouvoir décider lui-même s'il les applique", a plaidé le ministre. "Quelles que soient les mesures, elles ne doivent pas nous nuire".
L'UE a décidé lundi d'allonger la liste des Russes et des Ukrainiens pro-russes visés par des sanctions ciblées, mettant directement en cause la Russie pour "l'escalade" de la situation dans l'est de l'Ukraine. Si, à l'issue de la rencontre de Genève de jeudi, une extrême tension devait persister dans l'est de l'Ukraine, les Européens pourraient décider de passer à la "phase 3" des sanctions, celles d'ordre économique.
Chypre abrite d'importants avoirs russes, et est le siège de nombreuses entreprises russes du fait d'une fiscalité avantageuse.
Moscou a en outre accordé en 2011 un prêt à Nicosie, puis accepté d'en assouplir les conditions au vu de la situation financière critique du pays, sous perfusion de ses partenaires européens et du Fonds monétaire international.