Cette décision met un terme à près d’un mois de difficiles discussions entre les 27 Etats européens sur l’opportunité ou non de sanctionner M. Assad en personne.
Après les Etats-Unis, l'Union européenne a décidé lundi d'interdire de visa et de geler les avoirs du président syrien Bachar al-Assad et d'accentuer la pression sur son principal allié régional, l'Iran, en raison de son programme nucléaire.
Les ministres européens des Affaires étrangères se sont décidés lundi à sanctionner le président syrien en personne accusé de réprimer le mouvement de contestation dans son pays.
Son nom ainsi que ceux de neuf autres responsables devrait être publié mardi au Journal officiel de l'UE, s'ajoutant à une première liste de 13 figures clé du régime syrien --dont un frère du président et plusieurs cousins-- frappés depuis le 10 mai d'interdictions de visa en Europe et de gels d'avoirs.
Les 27 avaient alors également décrété un embargo sur les armes et suspendu l'aide au développement européenne.
Cette décision met un terme à près d'un mois de tergiversations et de difficiles discussions entre les 27 Etats européens sur l'opportunité ou non de sanctionner M. al-Assad en personne.
"C'est la bonne chose à faire", a souligné le chef de la diplomatie britannique, William Hague, à son arrivée lundi à Bruxelles. Le régime "doit prendre le chemin des réformes, pas de la répression".
Pour le moment, pas question de sanctions plus générales à l'encontre de la Syrie.
Le ministre tchèque des Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg, s'est ainsi dit "sceptique envers des sanctions générales (...) qui touchent toute la
population".
Les Etats-Unis avaient franchi le pas dès mercredi dernier, leur président Barack Obama prévenant Bachar al-Assad qu'il avait le choix entre "diriger la transition, ou s'écarter".
Il s'agit aussi d'accentuer indirectement la pression sur l'ONU, dont le Conseil de sécurité est jusqu'ici resté paralysé sur le dossier syrien par les réticences chinoises et russe, bien qu'à en croire le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, une majorité de voix soit "en train de se dessiner" à l'ONU pour condamner la Syrie.
D'autres sanctions ont été également décidées à l'encontre du principal allié régional de Damas, Téhéran, alors que les pourparlers sur le programme nucléaire civil iranien virent au dialogue de sourds.
Après des sanctions d'une ampleur sans précédent à l'été 2010, suivies de deux rencontres ratées en décembre et en janvier, Téhéran vient d'apporter une réponse jugée décevante par les Six à une offre d'échange de combustible présentée par la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, en posant ses conditions pour une reprise des discussions.
Alors que les grandes puissances veulent se concentrer sur le programme nucléaire iranien, Téhéran souhaite élargir les discussions à des questions de sécurité globale, dont la possession de l'arme nucléaire par « Israël » ou le problème du désarmement.
Plus de cent entreprises soupçonnées d'être liées au programme nucléaire et au programme de missile iranien figurent dans ce nouveau train de sanctions, dont la Banque de commerce euro-iranienne (EIHB), installée en Allemagne, et cinq personnes, pour l'essentiel des responsables d'entreprises, selon un diplomate.
Beaucoup de ces entreprises sont des sociétés boîtes aux lettres installées sur le sol européen, et beaucoup sont aussi des filiales d'entreprises déjà frappées par les précédentes décisions de sanctions de l'UE, a précisé un autre diplomate.