26-11-2024 09:27 AM Jerusalem Timing

Syrie :Bataille violente à Alep, Homs sur le pas de Qalamoune

Syrie :Bataille violente à Alep, Homs sur le pas de Qalamoune

L’histoire des civils enlevés dans le quartier Jamiyat-Zahra. Un haut officier de l’armée syrienne tué dans des conditions mystérieuses.

La bataille fait toujours rage ce jeudi à Alep, en proie depuis une semaine à une bataille lancée, pour occuper les quartiers loyalistes de l’ouest et les positions militaires de l’armée.

Baptisée « Batr al-Kouffar » (amputer les impies), cette bataille est menée principalement par les miliciens du front AL-Nosra d’al-Qaida et ceux du front Islamique (FI), soutenu par l’Arabie saoudite, et d’autres milices islamistes d’obédience wahhabites.

Selon des informations citées par le journal libanais al-Akhbar, l’armée syrienne y a repris l’initiative et cherche à son tour à reconquérir les quartiers occupés par les miliciens. Mercredi les soldats réguliers ont avancé vers la place al-Malah au sud de la vieille citadelle historique de la ville.

Ce Jeudi, les combats se poursuivent dans ce quartier. L’armée a bombardé à l’artillerie les positions des miliciens situés à proximité de l’un de ses vieux portails, Bal al-Hadid.
Dans la matinée, une explosion a été entendue et vue, à proximité de la citadelle historique. Il s’est avéré que les miliciens y ont fait exploser les tunnels souterrains qui sont nombreux là-bas.

 

Une deuxième explosion, encore plus énorme a  eu lieu à proximité de la caserne Hanano au nord est de la ville. Et depuis, c’est surtout autour de cette position de l’armée gouvernementale que les combats sont au plus forts. Une source journalistique citée par le site aleppin Tahtel-Mijhar, a indiqué qu’une partie du rempart de la caserne a été détruite. Le site assure toutefois que la caserne est toujours entre les mains des forces régulières et que 4 soldats ont succombé.  

De plus, les miliciens pilonnent sporadiquement les quartiers résidentiels loyalistes, dont Jamiliyyé, Aziziyyé, Maydane, Zabadiyyé, sayed Ali, cheikh Abou Bakr, al-Jabiriyyé , Achrafiyyé...

Dans un premier bilan, il y a eu 8 tués parmi les civils et une quarantaine de blessés, selon la radio syrienne Cham FM, rapportée par Tahtel-Mijhar. De plus, un père de famille de 26 ans et sa petite fille de 4 ans, ont été tués et 23 autres blessés dans un pilonnage du quartier Cheikh Abou Bakr.    

Pour sa part, et selon le site Syrian Documents, l’armée de l’air a bombardé des positions rebelles à Mayçar , faisant des tués et des blessés.

Alors que les accrochages se poursuivent dans le quartier Zahra, aux alentours du siège des renseignements de l’armée de l’air.
Les premiers jours de l’attaque contre ce quartier, les miliciens s’étaient infiltrés vers les bâtiments résidentielles, ont occupé les appartements et séquestré un certain nombre de leurs habitants.

L’histoire tragique des habitants de Zahra

L’un des rescapés qui a pris la fuite raconte pour Tahtel-Mijhar ce qui s’est passé. D’après lui, 75% de ces miliciens sont des étrangers : originaires du Daghestan, de la Tchétchénie, d’Egypte et d’Arabie saoudite.

Selon lui, ils ont séquestré les femmes et les enfants séparément des hommes, après les avoir dépouillés de leurs cartes d’identité et de leurs téléphones mobiles. Ils ont aussi détruit les câbles téléphoniques terrestres pour empêcher tout contact avec le monde extérieur. Par la suite, ils ont piégé les murs des appartements pour ouvrir des brèches entre eux et se déplacer facilement entre eux.
Quant aux Syriens qu’ils séquestrent, « ce ne sont que des larbins qui exécutent leurs ordres », assure le rescapé.

Certains miliciens ne savaient même pas qu’ils se trouvaient dans le quartier Zahra et pensaient être dans celui de Halab-Jadida.

"Un faux Coran"

Ils ont accusé les civils d’avoir désisté au jihad, de ne pas obéir aux ordres divins, au Coran qui dit : «  nous sommes venus vous égorger ». Et lorsque l’un des civils lui a rétorqué qu’il n’existe aucun verset dans ce sens, un milicien lui a répliqué : «  votre Coran est un faux, il a été manipulé ».

Au lendemain de leur enlèvement, certains civils ont été gardés dans les bâtiments occupés, comme boucliers humains, et d’autres emmenés à bord des voitures décapotables (pour ne pas être pilonnés par l’armée) vers la localité de Haritane, où se trouvent le fief du front al-Nosra et son tribunal.
Les miliciens ont aussi exécuté deux familles lorsqu’ils ont su que leurs proches sont dans l’armée.

Jusqu’à présent les medias syriens évitent d’évoquer cette affaire très sensible pour le moral des Syriens.
Dans son communiqué, le front al-Nosra tente de redorer son image : il a dit faire de son mieux pour sauvegarder les familles qu’il détient, et prétend que ceux qui se sont rendus à Haritane l’on fait de leur plein gré, parce qu’ils ont de la famille là-bas.

Idleb et Deir Ezzor : des combats fratricides

Toujours dans le nord de la Syrie, l’armée syrienne a effectué une opération militaire réussie contre les positions des miliciens dans la localité de Kaminas au sud-est de la ville d’Idleb.

Il est également question dans ce gouvernorat de la mort du prince du front al-Nosra Mohammad Abou al-Ansari , de son épouse et de sa fille. Ainsi que de son frère et sa fille.

Selon l’Observatoire syrien des Droits de l’homme, c’est l’Etat Islamique en Irak et au Levant qui est derrière cet attentat qui a eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi dernier.
 

A Deir Ezzor aussi, le fondateur de la milice Brigade de l’Islam Oussama Mohammad Ramadane a également trouvé la mort dans des combats avec l’EIIL   
Dans cette région, il est question d’un dirigeant du front al-Nosra, Mohammad Mahjaa qui a été tué mais par l’armée cette fois-ci, le mardi 15 avril dernier.

Qalamoune: dernières touches

Dans le Qalamoune, l’armée syrienne ne lui reste plus que de nettoyer les quelques poches restées entre les mains des miliciens.

Ce jeudi, elle a sécurisé la localité Hawch al-Arab et trouvé un hôpital de fortune et l’un des plus grands ateliers de construction d’engin piégés et de roquettes. L’armée poursuit son opération de ratissage de Maaloula pour la sécuriser entièrement.
La plupart des miliciens se trouvent retranchés à Zabadané, où les habitants ont exprimé leur exaspération de leur présence.

Homs après le Qalamoune

C'est le tour de Homs qui semble succéder à celui de Qalamoune.

L’armée syrienne y a lancé une opération de nettoyage de ses vieux quartiers après avoir évacué ces derniers jours un millier de ses habitants. Selon al-Hadath News, l’opération de réconciliation s’est soldé par un échec en raison de l’intransigeance des miliciens, dont le nombre est estimé a près de 1300 membre du front al-Nosra et de l’armée syrienne libre. L’armée régulière est parvenue à reprendre le contrôle de Jouret-Chiah et de s’infiltrer dans les autres quartiers qui entourent le vieux Homs : dont Hamidiyyé, Bab-Houd, Wadi-Sayeh qui entourent le vieux Homs

Dans la Ghouta Orientale, l’armée peine à avancer, indique al-Akhbar et les combats sont très violents surtout à Mliha, Jobar et dans les alentours de Douma.

Mais plusieurs chefs de milices ont été tués : dont Malek Kachou, le commandant de la Brigade Lion de Dieu, Abou Mohammad Chami qui est le commandant de la brigade Bader, et le chef d’état-major de la brigade des martyrs de Douma, abattu avec ses 5 hommes.        

Haut-officier syrien tué

A Damas, c'est un haut officier syrien des services des renseignements qui a été tué le dimanche dernier dans des condition mystérieuses.

Selon le site d’information al-Hadath News , un inconnu est entre au bureau du colonel Samir Cheikh, a l’a abattu a bout portant par le moyen d’un silencieux. Aucune faction de l’insurrection syrienne n’a revendiqué l’attentat.

Cheikh dirigeait la Direction général des renseignements, affiliée aux services des renseignements militaires et chargé du dossier des frontières syriennes en entier, surtout celles du sud avec le Golan occupée et la Palestine occupée.
Selon al-Akhbar, l’assassinat de Cheikh est un acte professionnel qui ressemble aux opérations de liquidations qui avaient été effectuées par le Mossad contre des officiers et des scientifiques syriens.
Originaire de Tartous, Cheikh qui occupe son poste depuis 20 ans était totalement pris par son travail et n’avait vu sa famille depuis plus de 7 mois.