Pourtant, ce sont des médias occidentaux et arabes qui ont été les premiers à publier des informations liées à l’enquête.
Il semble que le tribunal spécial pour le Liban, chargé de l’assassinat de l’ex Premier ministre Rafic Hariri, a décidé de museler les médias libanais en leur interdisant de couvrir les séances du tribunal.
Selon la chaine satellitaire libanaise alJadid (New TV) , le tribunal spécial a demandé au ministère de la Justice représenté par le procureur général d’informer les médias libanais à travers le Ministère de l'information de la nécessité de se conformer aux décisions judiciaires qui visent à empêcher les médias de publier des informations relatives aux audiences . Sauf, si le tribunal annonce par le biais de résolutions ce qui se passe dans ses séances.
Dans son rapport, alJadid a évoqué :
Quatre résolutions ont émané du juge d'instruction du Tribunal spécial pour le Liban, émises respectivement le 28 Juin 2011, le 25 mai 2012, puis le 14 Juin 2012, et enfin le 5 Juin 2013. Les décisions ont été transmises à la chaine alJadid et aux autres médias libanais par le Conseil national des médias le 1er Avril.
Les résolutions en question imposent un contrôle strict de la part du TSL sur toutes informations le concernant, diffusé soit par un particulier soit par un média libanais.
En vertu de la résolution du 5 Juin 2013, le juge d'instruction au Tribunal a demandé au procureur général de la Cour de cassation d’ informer le public libanais et les médias au Liban , qu'il leur est interdit de publier des documents et des informations classés confidentiels , et que les responsables de la divulgation des informations seront jugés conformément à l'article 60-bis du règlement régissant les questions d'outrage et entrave à la justice lesquelles sont passibles d’une peine de sept ans.
Autrement dit, le TSL exerce une censure contre le peuple libanais et les médias libanais. Pire , il viole le droit à la liberté d’expression en estimant que tous les dossiers émanant de l'intérieur du tribunal international sont confidentiels même ceux qui ne sont pas estampillés de la mention « top secret».
Le tribunal a donc choisi de sanctionner le peuple libanais et les medias libanais de n’importe quelle fuite au lieu d’ordonner une enquête judiciaire pour déterminer la source intérieure de la fuite et de renforcer la protection des fichiers confidentiels..
Quant à la quatrième résolution, laquelle rappelle les trois résolutions antérieures , elle se réfère à la nécessité de respecter la confidentialité des documents sur lesquels s’appuie l'accusation et de respecter la protection des témoins, en évitant de divulguer leur identité. Elle incite aussi à assurer le bon fonctionnement des enquêtes en cours en omettant de divulguer les techniques utilisées et les informations recueillies , et en empêchant l'intrusion de tiers non liés au tribunal.
Des observateurs se sont étonnés que cette règlementation soit limitée aux médias libanais, alors que ce sont surtout les médias occidentaux, (à l'instar de l'allemand Deir Spiegel et du français Le Figaro), et arabes, à l'instar du koweitien as-siyaça qui ont été les premiers à divulguer des informations sur le cours de l'enquête, à partir de l'an 2009.
Une preuve de plus de la politisation de ce tribunal qui ne sert qu'à harceler le Hezbollah, après avoir servi à sortir la Syrie.