26-11-2024 09:45 AM Jerusalem Timing

Syrie :La coalition se désintègre, ses dirigeants ont une mentalité de parasite

Syrie :La coalition se désintègre, ses dirigeants ont une mentalité de parasite

Le poids de l’ingérence externe laisse aussi ses séquelles.

Rien ne va plus au sein de la Coalition de l’opposition et de la révolution syrienne censée représenter les différentes factions de l’opposition syrienne soutenues par les monarchies arabes et les puissances occidentales.

Critiquée de partout, traitée de tous les noms, l'une de ses composantes a annoncé vouloir la quitter. 

Intérêts personnels et show off

Jeudi dernier, la Commission générale de la révolution syrienne (CGSR) a annoncé son retrait  de la Coalition, et la révocation  de l’une de ses membres  Souheir Ataci qui occupe le poste de vice-présidente de la Coalition.

 Dans son communiqué, rapporté par le site de la communauté syrienne au Canada "Amwaj" (Vagues),  la CGRS reproche à certains membres de la coalition de dilapider les fonds de la coalition et de les utiliser pour leurs propres intérêts. Elle reproche à d’autres membres leurs apparitions sur les télévisions satellitaires sans œuvrer fidèlement pour la révolution. La CGRS a aussi critiqué la manipulation dont est victime la coalition par les différents pays qui l'ont divisée en blocs qui s’opposent sur fond d’agendas extérieurs.

Toujours selon cette faction, la Coalition a commis l’erreur de ne pas avoir accordé le tiers de ses sièges aux « représentants des révolutionnaires de l’intérieur » durant la dernière rencontre qui a eu lieu à Istanbul, et de ne pas avoir escorté convenablement « la révolution syrienne ».  

Quant à Souheir Ataci, elle est accusée par la CGSR d’avoir dérobé la somme de 200 mille dollars qui lui était destinée et qu’elle n’a jamais vu. Ce que Mme Ataci a démenti.

Ghalioune: une mentalité de parasites

La Coalition s’est vue également violemment prise à part par le chef d’une autre de ses composantes, le Conseil National Syrien (CNS), qui a été la première instance de l’insurrection.

Par la voix de son chef, l’opposant syrien vivant en France Bourhane Ghalioune, le CNS a accusé ses nouveaux dirigeants d’avoir « une mentalité de parasites ».

Ghalioune a proféré sur son compte Facebook ses accusations  rapportées par le journal syrien indépendant al-Watan.

Il s’est dit sidéré par le refus de ces dirigeants de se consacrer à plein temps au sein de la Coalition, lors de la dernière réunion de l’Assemblée politique tenue le 6 avril à Istanbul.

«  Cette position (de ces dirigeants) reflète leur mentalité de parasite qui perçoit les postes qu’elle occupe non pas comme une responsabilité qui lui incombe d’exécuter mais comme un privilège qui lui doit pour s’élever  dans la hiérarchie sociale et redorer leur image et garantir leur avenir », a-t-il fustigé.

Selon lui, les membres de cette assemblée ont même refusé de travailler avec l’instance consultative dont il fait partie.

CNN: parachutée par les ambassades

Une autre critique aussi acerbe est venue d’une troisième faction de l’opposition syrienne mais qui a refusé de rejoindre la Coalition , le Courant du changement national (CCN), indique le site de la communauté syrienne au Canada "Amwaj" .

Il lui a reproché d’avoir durant les rencontres en Turquie parle de tout, sauf de la révolution syrienne, et des circonstances que traverse le peuple syrienne. « Les discussions se sont centrées sur les partages de pouvoirs ce qui a sapé ce qui lui restait de décision nationale », regrette le CNN. Révélant qu’elle a consacré une nouvelle règle politique qui menace la coexistence des différentes composantes du peuple syrien, "en distribuant à la façon libanaise ou irakienne des sièges et des pouvoirs sur des critères confessionnels".

Déçu par l’absence d’une réelle opposition, le CNN a également stigmatisé la coalition pour avoir été « parachutée par les ambassades occidentales et les chaines satellitaires ».

 

Une quatrième instance de l'insurrection a aussi exprimé son mécontentement a été le Conseil révolutionnaire suprême qui a décidé d'oter sa confiance aussi de la Coalition que du CNS, et menacé de présenter devant les tribunaux (de la révolution) tous ceux qui lui ont porté atteinte.

 

Entre l'Arabie et le Qatar

 

En plus des divergences internes, la Coalition de l’opposition et de la révolution syrienne est tiraillée par les divergences qui divisent ses membres sur fond du désaccord entre l’Arabie saoudite et le Qatar.

Depuis que ce dernier s’est vu rafler son rôle par Riad, c’est l’homme de l’Arabie Ahmad Jarba qui a accédé à la tête de cette instance soutenue par les monarchies arabes et les puissances occidentales.

Le mois de mars dernier, l’Assemblée générale avait désigné 19 membres pour l’Assemblée politique, puis élu Jarba à sa tête et Farouk Tayfour, Noura al-Amir et Abdel Hakim Bachar comme adjoints.

L’opposant syrien Michel Kilo fait partie de ceux qui se sont abstenus de se porter candidat et œuvre avec Ghalioune, Riad Hijab (Le Premier ministre qui a fait défection) et Moustafa Sabbagh pour la formation d’une instance consultative qui puisse servir de comité de sages.