Il dénonce l’extrême concentration des richesses et plaider pour une plus forte taxation des hauts revenus.
L'ouvrage de l'économiste français Thomas Piketty consacré à la montée des inégalités se classait mardi en tête des ventes aux Etats-Unis sur le site de distribution en ligne Amazon.
Présent dans le top 100 depuis plus d'un mois, "Capital in the Twenty-First Century" ("Le Capital au XXIe siècle") devançait notamment des livres bien plus grand public comme "Frozen" ou "Games of Thrones", illustrant l'écho retentissant rencontré par l'économiste aux Etats-Unis.
Reçu mi-avril à la Maison Blanche et au ministère des Finances américain, M. Piketty a, depuis, écrémé colloques et conférences aux Etats-Unis aux côtés de Prix Nobel d'économie afin de dénoncer l'extrême concentration des richesses et plaider pour une plus forte taxation des hauts revenus.
Son imposant ouvrage (près de 1.000 pages dans l'édition française) a notamment reçu les éloges de Paul Krugman, Prix Nobel d'économie et influent chroniqueur du New York Times, qui a assuré que ce livre "changeait la manière de réfléchir sur la société et de faire de l'économie".
Quotidien du milieu des affaires, le Wall Street Journal s'est montré bien plus critique, qualifiant l'économiste français de "visionnaire utopiste" et l'accusant de relativiser l'échec du modèle soviétique.
La parution du livre aux Etats-Unis, aux éditions Harvard University Press, a également bénéficié d'un regain d'intérêt pour le thème des inégalités, que ce soit au Forum de Davos, au Fonds monétaire international (FMI) ou auprès des démocrates américains.
"ça fait longtemps que les démocrates, et en particulier l'administration Obama, nous sollicitent, en tout cas utilisent nos résultats", avait expliqué lors de sa visite à Washington M. Piketty, proche du Parti socialiste en France, mais très critique de François Hollande qu'il trouve "assez nul".
"C'est plus facile loin de France d'avoir ce débat plus général, sans être tout de suite mis dans des cases liées au débat franco-français actuel", avait également déclaré ce professeur à l'Ecole d'économie de Paris et directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS).