Il s’agit d’un accord de réconciliation historique car il intervient après sept ans après un schisme entre les deux groupes.
Les Palestiniens ont convenu de former un gouvernement d'union dans les prochaines semaines, afin de mettre fin à leur division politique, selon un communiqué signé mercredi à Gaza par le mouvement de résistance palestinienne Hamas et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
"Un accord a été conclu sur la formation d'un gouvernement de personnalités indépendantes dirigé par le président Mahmoud Abbas d'ici cinq semaines", a indiqué ce communiqué lu par le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, en présence d'une délégation de l'OLP. L'OLP est internationalement reconnue comme le "seul représentant légitime du peuple palestinien".
Il s’agit d’un accord de réconciliation historique car il intervient après sept ans après un schisme entre les deux groupes.
L'accord de réconciliation est basé principalement sur les accords signés par les factions au Caire et à Doha.
Parallèlement, les Palestiniens ont minimisé leur menace de dissoudre l'Autorité palestinienne en cas d'échec des pourparlers de paix.
« Aucun Palestinien ne parle de démanteler l'Autorité palestinienne », a déclaré le négociateur en chef Saëb Erakat, démentant que les Palestiniens aient pour le moment l'intention de « rendre les clés » à « Israël » de l'administration des territoires occupés.
Rappel des faits
Selon le quotidien libanais alAKhbar, une délégation de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a conclu dans la nuit de mardi à mercredi un accord avec le Hamas pour "constituer un gouvernement d'union nationale d'ici cinq semaines".
Toutefois, les deux parties ne se sont toujours pas mis d'accord sur un certain nombre de questions, notamment sur l'avenir des forces de sécurité du Hamas, qui ont été créées après que Hamas a pris le pouvoir dans la bande de Gaza.
Il n'est pas encore clair si le Hamas accepte de démanteler les forces ou s'il va permettre qu'elles soient mises sous la surveillance et la commande des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne.
Toujours selon alAkhbar, la délégation de l'OLP est conduite par Azzam al-Ahmad, un chef du Fatah,. Elle a été chaleureusement reçue par le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, et le numéro deux du Hamas, Moussa Abou Marzouq.
Les deux parties ont repris leurs discussions mercredi matin "dans un climat positif", selon des sources proches des négociations.
Les entretiens ont porté essentiellement sur la mise en place d'un gouvernement de "consensus national", la tenue d'élections générales et la composition de la direction de l'OLP.
Aussitôt, des scènes de liesse populaire ont éclaté dans toute la bande de Gaza. Des milliers de personnes sont spontanément descendues dans les rues de la ville de Gaza ainsi que dans les principales agglomérations et les camps de réfugiés de l'enclave palestinienne en brandissant des drapeaux et aux cris d'"Unité palestinienne !"
L’entité sioniste gênée.. menace de saboter les pourparlers de paix
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé mercredi le président palestinien de saborder le processus de paix.
"Au lieu de choisir la paix avec Israël, Abou Mazen (le surnom de M. Abbas) opte pour la paix avec le Hamas", a déploré, selon un communiqué de son bureau, M. Netanyahu en recevant le ministre autrichien des Affaires étrangères Sebastian Kurz.
"Veut-il la paix avec le Hamas ou avec Israël? On peut avoir l'une mais pas l'autre. J'espère qu'il choisira la paix (avec Israël) mais pour l'instant ce n'est pas le cas", a-t-il regretté.
"On ne saurait parvenir à la paix sans la réconciliation d'abord. La réconciliation est une priorité nationale palestinienne", a rétorqué le Saëb Erakat.
Les pourparlers de paix israélo-palestiniens, relancés en juillet dernier par le chef de la diplomatie américaine John Kerry, sont dans l'impasse.
Une énième rencontre entre négociateurs israéliens et palestiniens mardi à Jérusalem, en présence du médiateur américain Martin Indyk, n'a débouché sur aucun progrès.
"La réunion a duré plusieurs heures mais nous ne sommes pas parvenus à surmonter nos divergences", a dit M. Erakat.
"Nous allons continuer à rencontrer la délégation israélienne jusqu'au 29 avril. Mais, clairement, les Israéliens ne veulent pas faire avancer le processus de paix", a-t-il ajouté.
Pour sa part, le président Abbas se déclare disposé à prolonger les discussions mais à condition qu' « Israël » relâche les prisonniers, gèle de la construction dans les implantations et accepte de discuter de la délimitation des frontières du futur Etat palestinien.
Il faut dire que depuis leur reprise le 29 juillet 2013, les pourparlers piétinent sur l'ensemble des questions au coeur du conflit: les frontières, les implantations, la sécurité, le statut de Jérusalem et les réfugiés palestiniens.
Des deux côtés, on se montre résolument optimiste sur la réconciliation, l'organisation d'élections dans l'ensemble des Territoires palestiniens et la formation d'un gouvernement d'unité nationale.
De tels accords avaient toutefois été conclus en 2011 et 2012, sans se traduire dans les faits.