Meshaal est apparemment convaincu que "les régimes arabes ne libèreront jamais la Palestine et que le moindre soutien à l’axe de la résistance leur est interdit".
"L'Iran et le Hamas entretiennent des relations stratégiques", a estimé, Mahmoud al-Zahar, un dirigeant du mouvement de la Résistance islamique de la Palestine (le Hamas) à Gaza.
Et d'ajouter : "depuis 1993,depuis que les délégations iraniennes ont commencé leur visite en Palestine, nous avons constaté que les Iraniens sont sincères. L'Iran ne nous réclame aucune de position politique en échange de ses soutiens politique et matériel qu'il nous apporte".
Il a souligné " la nécessité de sauvegarder nos relations avec l'Iran dans le cadre de l'intérêt de la nation Islamique. Les Arabes ne sont pas les seuls musulmans au monde, il y a aussi les perses, les turcs, les africains, les chinois... La nation Islamique est grande et hétérogène".
Rappelons que cette volonté de rapprochement du Hamas envers l'Iran s'est traduite par la rencontre du secrétaire général du Jihad islamique, le docteur Ramadan Abdullah Shalah, avec le chef du bureau politique du Hamas Khaled Meshaal au Qatar "pour finaliser les préparatifs de la visite de Meshaal en Iran, première étape de la reprise des liens entre Téhéran et le Hamas."
Selon des sources bien informées sur la visite de Shalah à Doha, cité par le quotidien libanais alAkhbar, dans un article publié le 4 Avril 2014 , "le Hamas continue de souffrir d'une crise interne due aux positions prises par son bureau politique sur les développements dans la région, qui ont fait voler en éclats ses relations avec l'Iran, la Syrie et le Hezbollah."
"L'Iran a toujours été le principal soutien du groupe et continue de financer et d'armer les Brigades Ezzedin al-Qassam. Téhéran maintient son soutien aux partis de la résistance et il attend que le Hamas revoit sérieusement sa position pour pouvoir rétablir les liens avec le parti," ont expliqué les sources.
Le but de la visite de Shalah "était d'inciter le Hamas à prendre des décisions rapides dans le sens de la normalisation de ses liens avec Téhéran," ont dit les sources, ajoutant que Shalah "avait suggéré de séparer la position du Hamas de l'approche politique des Frères musulmans tout en cherchant à tirer les Frères musulmans vers l'axe de la résistance."
Meshaal a approuvé ces suggestions, et il est apparemment convaincu que "les régimes arabes ne libèreront jamais la Palestine et que le moindre soutien à l'axe de la résistance leur est interdit." Il s'est également plaint à Shalah des "restrictions" auxquelles il a été confronté à Doha, dont l'impossibilité de se déplacer librement, de rencontrer qui il voulait et de voyager dans des pays autres que le Soudan et la Turquie.
Osama Hamdan, le chef des relations arabes au Hamas, s'est rendu récemment à Téhéran où il a eu plusieurs rencontres avec des responsables iraniens qui l'ont rassuré sur leur soutien à la résistance palestinienne et l'ont informé que Meshaal était le bienvenu. Ces signes positifs ont incité le Hamas a prendre de nouvelles décisions, qui ont commencé à être mises en œuvre. D'après les sources, les deux parties ont discuté de la manière dont le Hamas passerait à la prochaine étape. Parmi les suggestions, a été évoquée une conférence sur la résistance et la cause palestinienne à Téhéran, en présence de toutes les factions palestiniennes et leurs leaders, dont Meshaal, à qui il sera demandé de s'adresser au public.
Dans son discours, Meshaal devrait insister sur le refus de reconnaître "Israël" et sur la résistance comme seul moyen de libérer les territoires occupés. Il devrait aussi rencontrer les responsables iraniens, dont le leader suprême l'Ayatollah Ali Khameni, parce qu'après tout "une visite de Meshaal en Iran sans rencontrer Khameni serait comme prier sans faire ses ablutions," a dit une source.
Les Iraniens ont accepté de rencontrer Meshaal parce que certains à Téhéran continuent de considérer le Hamas comme un allié naturel et leur alliance refléterait l'unité islamique que l'Iran met constamment en avant. Cependant, une faction dans l'administration iranienne est opposée à une normalisation rapide avec le groupe palestinien et ne voit pas la nécessité de tenir une réunion entre Meshaal et Khameni pour le moment, toujours selon alAkhbar .
3 ans d'attente
Seule une courte distance sépare Doha de Téhéran ; toutefois, la traversée de l'autre côté du Golfe a exigé de Meshaal et de son groupe un examen personnel profond qui a pris une année entière. Des proches de Abou al-Walid disent qu' "il se considère comme responsable de la confusion au sein du Hamas, il va donc déployer tous ses efforts pour ramener le groupe au statut qu'il avait avant la crise syrienne puis il quittera le bureau politique." Cependant des sources ont dit qu' "il n'est pas sûr que le bureau accepte la démission d'Abou al-Walid, mais qu'il est certain qu'il cherchera à rétablir les relations du Hamas avec l'Iran et la Syrie à ce qu'elles étaient avant 2011."
Les responsables Hamas n'aiment pas parler d'examen. En fait, ils nient que des différends existent sur la ligne politique générale, même si tout le monde est au courant des divisions patentes entre les Palestiniens à Gaza, principalement entre les leaders al-Qassam et les responsables du bureau politique à l'extérieur des territoires palestiniens. Les Palestiniens à Gaza sont très conscients de l'importance du soutien iranien, syrien et du Hezbollah au travail de la résistance, c'est pourquoi même au milieu du conflit, ils ont maintenu un lien avec Téhéran.