"Les négociations avec Israël seront menées non par le nouveau gouvernement, mais par l’OLP qui "représente l’ensemble du peuple palestinien", a dit Abbas.
Le chef de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas a assuré que le gouvernement du consensus national qui sera formé avec le mouvement Hamas reconnaitra « l'Etat d’Israël, rejettera la violence et le terrorisme et respectera les engagements internationaux", un discours qualifié de positif par un dirigeant du Hamas.
Dans un discours de plus d'une heure, Abbas a dit aux membres du Conseil central palestinien (CCP), une instance dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qu'il préside, réunis à Ramallah en Cisjordanie jusqu'à dimanche.
Aux termes d'un nouvel accord de réconciliation conclu mercredi, l'OLP et le mouvement Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, sont convenus de former un gouvernement de "consensus national" que dirigera Abbas et composé de personnalités indépendantes.
Ce dernier épisode de l'interminable feuilleton de la réconciliation nationale palestinienne, lancé il y a trois ans par une série d'accords restés pour l'essentiel lettre morte, a provoqué la fureur d'Israël qui considère le Hamas comme un "groupe terroriste".
Abbas a souligné, dans son discours, que, comme depuis le début du processus de paix il y a plus de 20 ans, les négociations avec Israël seraient menées non par le nouveau gouvernement, mais par l'OLP qui "représente l'ensemble du peuple palestinien".
A ce sujet, il a réaffirmé son opposition à l'exigence par Netanyahu d'une reconnaissance d'Israël par les Palestiniens comme "Etat du peuple juif", rappelant qu'ils reconnaissaient déjà l'Etat d'Israël depuis 1993.
"Nous n'accepterons jamais de reconnaître un Etat juif", a-t-il dit, relevant que cette exigence n'avait été présentée ni à l'Egypte ni à la Jordanie, les deux seuls pays arabes à avoir signé la paix avec Israël.
- Menace de dissoudre l'Autorité -
"Le nouveau gouvernement, lui, sera en charge de ce qui se passe à l'intérieur des Territoires palestiniens", a dit Abbas. L'OLP est reconnue internationalement comme "l'unique représentant du peuple palestinien" et, à ce titre, seule habilitée à négocier en son nom.
Le Hamas a qualifié le discours d’Abbas de "positif" saluant notamment la "non-reconnaissance de l'Etat juif".
Le président palestinien a aussi répété qu'il était disposé à prolonger les pourparlers avec Israël au-delà de l'échéance du 29 avril mais à condition que le gouvernement Netanyahu libère des prisonniers, gèle la colonisation et accepte de discuter de la délimitation des frontières du futur Etat palestinien.
Enfin, Abbas a laissé planer la menace d'une autodissolution de l'Autorité palestinienne, qu'il dirige, chargée d'administrer les zones autonomes de Cisjordanie, qui obligerait Israël à assumer la responsabilité directe de la population de ce territoire occupé, comme avant les accords d'Oslo de 1993.
source: al-alam et AFP