21-04-2025 06:29 AM Jerusalem Timing

Lougansk: les insurgés lancent un ultimatum à Kiev

Lougansk: les insurgés lancent un ultimatum à Kiev

Des militants séparatistes occupent la TV régionale de Donetsk. Des pro-russes s’emparent de la mairie de Kostiantynivka.

Les partisans de la fédéralisation de l'Ukraine à Lougansk (est) ont promis de passer à l'acte si les autorités ukrainiennes ne remplissent pas leurs exigences d'ici le 29 avril, le texte de l'ultimatum approprié a été publié sur le site internet 0642.com.ua.

Dans le document, les insurgés précisent que l'armée du Sud-Est tente depuis trois semaines d'expliquer aux autorités ukrainiennes que l'occupation du siège du Service de sécurité ukrainien  (SBU) est une tentative de se faire entendre.

"Nos revendications étaient simples et ordinaires: une amnistie pour tous les prisonniers politiques, un référendum, l'annulation de la hausse des prix et des tarifs et [l'autorisation de] la langue russe. Ces exigences principales sont claires pour les autorités de tout pays civilisé", est-il indiqué.

"Si avant mardi 29 avril 11h00 UTC nos revendications fondées sur l'accord de Genève ne sont pas remplies, nous proclamerons tous les représentants du pouvoir criminels et antipopulaires et passerons aux actes", soulignent les auteurs de l'ultimatum.

Les représentants de la Russie, des Etats-Unis, de l'Union européenne et de l'Ukraine ont adopté le 17 avril à Genève un document sur la crise ukrainienne, appelant les belligérants à renoncer à la violence, à l'extrémisme et à la provocation, à désarmer les groupuscules clandestins, à libérer les bâtiments occupés illégitimement et à entamer un dialogue national sur la réforme constitutionnelle.

Des séparatistes s'emparent de la mairie de Kostiantynivka

Toujours dans l'Est de l'Ukraine, des séparatistes pro-russes se sont emparés lundi de la mairie de Kostiantynivka, une ville de 80.000 habitants.

Une vingtaine d'hommes fortement armés et portant des uniformes sans insignes assuraient la garde devant la mairie de cette ville située à 70 km au nord de Donetsk, la capitale régionale, a rapporté l’AFP.

Devant le bâtiment sur lequel a été hissé un drapeau de la "république de Donetsk" des militants étaient en train de construire des barricades, a-t-on ajouté de même source.

Des militants séparatistes occupent la TV régionale de Donetsk

Entre-temps, des militants séparatistes pro-russes ont occupé dimanche la télévision régionale de Donetsk, dans l'Est de l'Ukraine, sans que la police présente sur place n'intervienne pour les en empêcher, a constaté un journaliste de l'AFP.

Plusieurs dizaines de militants en treillis, armés de couteaux et de battes de baseball, se trouvaient en milieu d'après-midi à l'intérieur du bâtiment et en gardaient l'entrée, interdisant l'accès à quiconque.

La plupart portaient le même uniforme camouflé et une brassard rouge sur lequel était écrit "Oplot" ("Rempart"), du nom d'un groupe para-militaire pro-russe.

Aucune arme à feu n'était visible mais de lourds sacs de sport étaient régulièrement portés à l'intérieur par des militants refusant de s'adresser à la presse.

Un autocollant de la "république de Donetsk" autoproclamée a été collé sur le trident, symbole de l'Etat ukrainien sur une plaque à l'entrée.

"Les journalistes pourront continuer de travailler mais il faut qu'ils disent la vérité", a expliqué à l'AFP Stanislav, un des militants en ajoutant que le bâtiment serait "gardé jour et nuit". "Les chaînes russes disent la vérité. Nous exigeons d'avoir à Donetsk des chaînes qui disent la vérité".

Le directeur-général de la station, Oleg Djolos, est ensuite sorti pour s'adresser aux nombreux journalistes internationaux rassemblés dans l'enceinte de la station de télévision. "Les programmes de notre chaîne ne sont pour l'instant pas modifiés", a-t-il dit. "Nos journalistes et employés sont bien entendu inquiets, mais les hommes qui ont pris le contrôle de notre station se sont engagés à assurer notre sécurité".

Dans l'enceinte, six policiers ukrainiens, dont au moins trois armés de kalachnikov et portant des gilets pare-balles, observaient la scène depuis leur jeep sans intervenir.

Ria Novosti + AFP