Hussein Chaboun, a été enlevé par deux miliciens à bord d’un motocycle.
Alors que les services de sécurité ont pénétré dans le village d’Ersal pour appliquer le plan sécuritaire dans cette région de la Békaa où la situation est chaotique, un photographe égyptien a été enlevé jeudi dernier par des miliciens syriens.
Hussein Chaboun, a été enlevé par deux miliciens à bord d’un motocycle, alors qu’il été présent à Ersal pour filmer un reportage sur les réfugiés syriens. Une fois arrivés au village syrien de Breij, l’interrogatoire a commencé. Sur la route, le photographe rapporte qu’aucun soldat n’était déployé. Seuls les miliciens armés circulaient librement dans les rues et les monts d’Ersal.
« Je suis enlevé et je ne serai libéré que si tu viens ici », écrit le photographe enlevé via WhatsApp à l’adresse de son collègue, le journaliste au quotidien al-Akhbar, Redwan Mortada. Juste après ce message, le téléphone de Chaboun est mis hors service. Peu de temps après, Mortada reçoit un autre message mais cette fois de l’un des miliciens syriens, appelé Fahd Hammadi.
« Allo, appelle-moi ». Mortada appelle Hammadi qui l’informa que Chaboun est enlevé par un groupe armé et qu’ils sont tous dans les territoires syriens.
Hammadi a essayé de jouer le rôle de médiateur, pourtant des sources d’Ersal assurent que celui-ci est impliqué dans l’enlèvement. « Ils ne laisseront Chaboun que si tu viens personnellement chez eux. Il se peut qu’ils exigent une rançon ou simplement ils cherchent à te faire du mal», dit Hammadi au journaliste d’al-Akhbar.
Mortada rejette la demande de Hammadi et coupe l’appel téléphonique. Les services de sécurité ont été informés de l’enlèvement de l’Egyptien. En même temps, des canaux de communication ont été ouverts avec des groupes appartenant à l’opposition syrienne, pour faire pression sur les kidnappeurs afin de libérer le photographe.
On a immédiatement suspecté le groupe auquel appartient Fahd Hammadi, frère de Raad Hammadi, auteur des tirs aux roquettes contre Labweh et Hermel, d’être derrière l’enlèvement. Raad est connu pour avoir égorgé des Syriens qu’il accuse de « traitrise et de complicité avec le régime syrien et le Hezbollah ».
Une partie islamique influente dans l’opposition syrienne a pris part aux médiations. Elle a menacé les kidnappeurs de les chasser d’Ersal et d’enlever leurs partisans s’ils ne libèrent pas le photographe.
Dix heures après l’enlèvement de Chaboun, Hammadi appelle de nouveau Redwane Mortada pour lui dire que son ami est accusé d’être « un chiite et un informateur auprès du service de sécurité du Hezbollah ».
Vendredi, vers midi, Chaboun appelle Mortada et lui dit qu’il quittera Ersal vers Beyrouth et qu’il a été libéré.
Chabou raconte à al-Akhbar qu’une querelle a éclaté entre les deux frères Raad et Fahd, ce dernier craignant des répercussions de l’enlèvement de Chaboun sur les familles réfugiées à Ersal. Fahd entre ensuite dans la chambre de détention et dit au photographe : « Suite à aux interrogatoires que nous avons menés, et puisque Redwane ne viendra pas, nous nous sommes accordés à te libérer mais à condition que tu nous aides pour emmener Redwane ici ».
Chaboun acquiesce, et poursuit son témoignage au journal al-Akhbar : « Je me suis mis d’accord avec eux pour convaincre Redwane de venir interviewer cheikh Mostapaha Hujeiri (de surnom Abou Taqiyeh) à Ersal. Ensuite, on nous enlève tous les deux et me libère une semaine après pour éloigner les suspicions. Redwane restera seul aux mains des miliciens ».
Et pour garantir que le photographe ne mentira pas, ils l’ont sommé de filmer une courte vidéo dans laquelle il admet travailler en tant qu’informateur pour le Hezbollah, les renseignements syriens et l’armée libanaise, qu’il vend ce qu’il filme aux chaines al –Manar, al-alam, al-Mayadeen et la chaine syrienne al-ekhbariya, et qu’il est venu à Ersal faire un reportage falsifié sur la confection par les groupes de l’opposition des amphétamines Captagon afin de porter atteinte aux rebelles ».
Au lendemain de l’enregistrement de ladite vidéo, Hussein Chaboun fut libéré. Les services de sécurité libanais ont été informés de cette libération par les médias.
traduit à partir d'al-Akhbar