Ces verdicts sont "contraires au principe de tolérance et de l’entente politique et sociale".

Les condamnations à mort de près de 700 partisans présumés du président égyptien destitué Mohamed Morsi risquent d'entraîner une détérioration de la situation dans ce pays, a estimé mardi l'Iran.

"De tel verdicts, qui peuvent avoir des effets politiques et sociaux, encouragent les ennemis de l'Egypte à mener des actions entraînant la détérioration de la situation dans ce pays", a déclaré la porte-parole de la diplomatie iranienne, Marzieh Afkham, lors d'une conférence de presse.

Ces verdicts sont "contraires au principe de tolérance et de l'entente politique et sociale", a-t-elle ajouté.

Les sentences prononcées lundi contre 683 partisans présumés de l'ex-président islamiste, dont Mohamed Badie, le guide suprême des Frères musulmans, ont été condamnées par la communauté internationale.

La Maison Blanche les a jugées "totalement incompatibles avec les obligations de l'Egypte en matière de droits de l'Homme", et appelé les autorités à les annuler.

Tout comme Londres et Paris, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est dit pour sa part "préoccupé", estimant que ces condamnations "ne semblent clairement pas respecter les règles de base d'un procès équitable".

L'Iran et l'Egypte avaient rompu leurs relations diplomatiques après la révolution islamique de 1979 en Iran et la signature la même année du traité de paix israélo-égyptien. Les deux pays ont opéré un rapprochement après la victoire de Morsi, considérée par Téhéran comme le signe du "réveil islamique" des pays des printemps arabes. Les nouvelles autorités, dirigées de facto par l'armée, sont, elles, revenues au statu quo avec Téhéran.

Le chef d'Etat destitué en juillet 2013 est désormais poursuivi par la justice égyptienne pour "espionnage" au profit d'organisations étrangères et "divulgation de secret défense" notamment aux Gardiens de la révolution, l'armée d'élite iranienne.