Plus de 1.400 manifestants pro-Morsi ont été tués depuis le 3 juillet et plus de 15.000 de ses partisans arrêtés.
Le Guide suprême des Frères musulmans égyptiens a qualifié mercredi d'"insulte à la justice" sa condamnation à mort avec près de 700 co-accusés dans un procès de masse, et à nouveau qualifié de "coup d'Etat" la destitution du président Mohamed Morsi.
Lundi, un tribunal de Minya (centre) a prononcé ces peines capitales contre Mohamed Badie et 682 personnes un mois après un premier jugement similaire pour plus de 500 autres pro-Morsi qui a provoqué un tollé dans la communauté internationale, l'ONU fustigeant un "procès de masse sans précédent dans l'Histoire récente" du monde.
Les accusés étaient jugés pour leur participation à divers degrés à une manifestation qui s'était soldée par la mort d'au moins un policier à Minya le 14 août, le jour même où policiers et soldats tuaient plus de 700 manifestants pro-Morsi en une seule journée au Caire, début d'une répression sanglante visant les partisans de Morsi.
"Je n'ai même pas assisté à ce procès et j'ai quand même été, avec un millier d'autres, condamné à mort", s'est exclamé Badie à la barre d'un tribunal du Caire qui le juge, au côté de Morsi et des dizaines d'autres cadres des Frères musulmans, pour une évasion de prison en 2011. Comme dans divers autres procès intentés contre eux, Morsi et Badie encourent la peine de mort.
Dénonçant une "insulte à la justice égyptienne", Badie, derrière une cage doublée d'une paroi en verre dans un tribunal installé au coeur de l'académie de police du Caire, a une nouvelle fois dénoncé "une procédure judiciaire d'exception" menée par les auteurs de ce qu'il considère comme un "coup d'Etat" contre Morsi.
Outre ces condamnations à mort massives au terme d'une seule journée d'audience, plus de 1.400 manifestants pro-Morsi ont été tués depuis le 3 juillet et plus de 15.000 de ses partisans arrêtés, selon des organisations de défense des droits de l'Homme.
Des mouvements jihadistes ont, depuis, revendiqué de nombreux attentats meurtriers visant policiers et soldats en représailles, selon eux, à la répression dont sont victimes les pro-Morsi. Le gouvernement installé et dirigé de facto par les militaires depuis le 3 juillet en accuse, lui, les Frères musulmans, décrétée "organisation terroriste".