Des témoignages terrifiants sur le traitement inhumain de la Bulgarie des réfugiés syriens.
A l’ombre de la crise en Syrie, certains pays limitrophes ont tiré la sonnette d’alarme face au nombre grandissant de réfugiés syriens sur leurs territoires. Ceci a poussé certains pays tels que la Grèce à prendre des mesures entravant l’afflux des réfugiés syriens.
Pour sa part, la Bulgarie a adopté d’autres mesures révélées dans des rapports sur les droits de l’homme et qui confirment que les réfugiés sont violemment battus.
Selon « National Public Radio » (ou la radio publique nationale), la Bulgarie, le pays européen le plus pauvre, n’était pas prêt à accueillir ce grand nombre de réfugiés, arrivés en automne dernier sur son territoire. Ceci a poussé le gouvernement à multiplier les patrouilles afin de confiner les réfugiés dans les territoires turques. Cette politique a été qualifiée de « vendetta » par les réfugiés et les défenseurs des droits de l’homme.
Depuis le camp de réfugiés en Bulgarie, Mohammad Hajj Khalil (35 ans) a qualifié de « terrifiant » son passage avec son cousin Abdallah (17 ans) vers les territoires bulgares. Il a raconté comment les garde-frontières ont utilisé des chiens policiers pour aller à leur recherche. « Le chien s’est mis juste devant Abdallah alors que le garde-frontière a brisé sa matraque sur ma tête. J’ai eu le vertige et le chien a commencé à mordre le pied d’Abdallah. Il a commencé à crier et il avait très peur. Ensuite, le chien a mordu mon visage et l’a déformé ».
Et de poursuivre : « Quatre soldats regardaient passivement ce à quoi nous étions exposés alors que nous étions choqués des allégations mensongères sur le traitement humain des réfugiés dans les pays occidentaux ».
Le président des garde-frontières tente de justifier les actes de ses soldats. S’exprimant toujours à la radio nationale bulgare, celui-ci accuse les réfugiés de se comporter de manière agressive et provocatrice, et « ils ont jeté des pierres sur les voitures des officiers des garde-frontières », a-t-il prétendu.
Des Syriens affirment: Nous allons essayer toujours d’entrer
La ville turque frontalière Adana est limitrophe à la Grèce et à la Bulgarie. Les hôtels de cette ville sont remplis de Syriens et d’Afghans et d’autres réfugiés. Les traces de torture montrent combien ils ont tenté de regagner la Bulgarie. Mariam Othamne, une palestino-syrienne du camp Yarmouk raconte comment deux de ses fils sont entrés en Bulgarie et comment elle a essayé de les rejoindre avec ses trois autres enfants, suite à la mort de son mari à Yarmouk.
Elle dit : « Un groupe de garde-frontières les a empêchés d’entrer. Une patrouille est venue, elle a commencé à battre les enfants et les a emmenés à la frontière. Ils nous ont dit : ici est la Turquie, et ici la Bulgarie. N’osez plus franchir cette frontière ».
Une organisation des droits de l’homme affirme que plus de 170 réfugiés ont essayé de regagner la Bulgarie après l’adoption d’une politique ferme de la part des autorités. Ce rapport évoqué des incidents terrifiants survenus dans les centres de réfugiés, les Syriens étant battus ou séparés de leurs familles.
Selon le directeur du programme des droits des réfugiés Bill Frelic, la réussite de la Bulgarie à cesser l’afflux des réfugiés sur leur territoire avec atrocité met la lumière sur les défauts figurant dans les règles de la protection des réfugiés imposés par l’Union européenne.
A la question de savoir que feront Mariam et ses trois enfants pour atteindre la Bulgarie à l’ombre de ce comportement violent des garde-frontières, celle-ci répond : Nous allons essayer toujours d’entrer et peut-être ce sera dans les prochains jours.
traduit du site arabi-press