Le débat devrait se prolonger tard lundi soir et se conclure par un vote sur la formation d’une commission spéciale d’enquête.
Les députés turcs ont commencé lundi à parler de la création d'une commission d'enquête sur les allégations de corruption qui visent quatre anciens membres du gouvernement du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan.
Les quatre ex-ministres devaient publiquement répondre à ces accusations devant leurs collègues élus pour la première fois depuis le début, mi-décembre, du scandale qui a secoué le régime.
Trois d'entre eux, Muammer Güler (Intérieur), Zafer Caglayan (Economie) et Erdogan Bayraktar (Environnement) ont été contraints de démissionner il y a quatre mois, quelques jours après l'inculpation de leurs fils dans une vaste enquête de corruption visant des dizaines de proches du régime.
Le dernier d'entre eux, Egemen Bagis (Affaires européennes), avait été remercié à la faveur d'un vaste remaniement précipité par le départ de ses trois collègues.
Annoncé comme électrique, le débat devrait se prolonger tard lundi soir et se conclure, sans surprise, par un vote sur la formation d'une commission spéciale chargée d'enquêter sur les allégations de malversations et de pots-de-vin qui pèsent sur les ex-ministres, redevenus députés, a-t-on indiqué de source parlementaire.
Le Parti de la justice et du développement (AKP - au pouvoir) dispose de la majorité absolue à l'Assemblée, avec 313 sièges sur 550.
Un premier débat parlementaire sur cette affaire avait eu lieu avant le scrutin municipal du 30 mars, mais la campagne électorale avait interrompu ses travaux.
Si elle est créée, cette future commission devra elle aussi suspendre ses travaux à la faveur des vacances parlementaires, à partir du 1er juillet, puis de la campagne pour l'élection présidentielle des 10 et 24 août prochains.
Malgré ce scandale de corruption qui l'a visé ainsi que des dizaines de ses proches, Erdogan a largement remporté les élections municipales du 20 mars et devrait désormais briguer la présidentielle, disputée pour la première fois au suffrage universel direct.
Le chef du gouvernement a catégoriquement démenti les accusations portées contre ses proches, qu'il attribue à un complot de ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen.
Le Parlement aura le dernier mot pour décider de renvoyer ou non les quatre anciens ministres devant la Cour suprême, seule habilitée à les juger.