26-11-2024 07:26 AM Jerusalem Timing

Le «juif de la Ghouta» tué à Douma, «l’émir de Bosra-cham» tué à Deraa

Le «juif de la Ghouta» tué à Douma, «l’émir de Bosra-cham» tué à Deraa

Les milices se décapitent! Les tchéchènes accusent les religieux saoudiens "d’hypocrisie"!

Nouvel épisode des combats fratricides qui ravagent les milices qui se veulent combattre le pouvoir syrien : ils se livrent à des liquidations mutuelles de leurs chefs de milices.

Au bonheur de la Syrie, leurs divergences s'exacerbent sans limite.

Le "Juif de la Ghouta"

Lundi, c’est le « Juif » de la Ghouta qui a été tué, en allusion à l’un des chefs de milices les plus importants de la Ghouta orientale, Adnane Khaïbat.

Celui-ci dirige la brigade Jaïch al-Islam -Bataillon des martyrs de Douma", colonne vertébrale de la milice pro saoudienne Front islamique, commandée par le wahhabite Zahrane Allouche.

Il a été abattu à Douma, le fief des miliciens de la Ghouta, dans des circonstances plutôt louches, alors que les divergences battent leur plein sur la position à adopter face à l’avancée des forces régulières à Mliha. Le front al-Nosra et l’Armée syrienne libre (ASL) d’un côté,  voudraient se retirer de cette ville, pourtant stratégique, pour donner la priorité à la ville de Zibdine, où se retranchent la plupart des miliciens qui ont fui le Qalamoune.
Alors que les autres, dont le Jaïch al-Islam et le bataillon des martyrs de Douma optent pour un engagement de toutes les forces de l’insurrection à Mliha en raison de sa position stratégique pour le front de la Ghouta orientale.

Connu pour avoir été l’un des premiers à réclamer la militarisation de la rébellion, il a été surnommé « le juif de la Ghouta», tellement il faisait preuve de brutalité sans merci avec les Syriens loyalistes. En 2012, il a liquidé 36 recrus syriens dans un barrage à Douma. en 2013, il a aussi exécuté 9 jeunes miliciens, au motif qu’ils collaborent avec l’Etat syrien.

Quoique les auteurs de l’exécution de Khaïbat qui l’ont abattu de trois balles demeurent toujours inconnus, mais les doigts d’accusation sont pointés sur le Nosra et l’ASL.
Durant ses obsèques, un de ses compagnons Abou Sobhi Taha a fustigé la désunion de l’opposition à Douma, menaçant de quitter ses rangs si elle perdure.

Confinés à Mliha

Or, à Mliha, le nombre des miliciens tués se chiffrent en centaines. A l’aube de ce mardi, 200 rebelles qui tentaient de s’infiltrer dans cette ville à partir de Jesrine ont été bombardés par l’aviation syrienne. 20 personnes ont aussi été tuées dans le quartier Jobar, à l’est de la Ghouta dans un pilonnage contre un attroupement de rebelles armés.

Au 42ème jour de la bataille, l’armée  régulière est parvenue à investir les quartiers sud de cette ville. « Quelques heures et la ville de Mliha sera dans sa totalité entre les mains de l’armée syrienne », a affirmé une source militaire pour le journal libanais al-Akhbar. Les forces gouvernementales avaient auparavant détruit le réseau de tunnels édifiés dans les quartiers centraux. Les insurgés se trouvent désormais confinés au nord de la Ghouta.

Deraa : Nouaymi contre Nehmeh

Au sud de la Syrie aussi, le face à face entre les milices s’illustre par les assassinats et enlèvements mutuels de chefs.

Après l’enlèvement de Ahmad Nehmeh, le chef du Conseil militaire qui encadre l’ASL, et revendiqué par le front al-Nosra, ce mardi c’est au tour d’un dirigeant de ce dernier d’être visé.

Celui qu’on appelle l’émir de Bosra-cham, Ali Nouaymi (Photo à droite)  a péri dans l’explosion d’un engin piégé dans sa voiture, ainsi que son épouse.

                                                      Taxé de "traitre", Nehmeh ( photo en bas) est accusé d’avoir voulu exécuter un plan pour affaiblir le front al-Nosra au sud de la Syrie, après les avancées que ce dernier a réalisées ces derniers jours.

Le Nosra s'est entre autre emparé d'un dépôt d'armements de l'armée règulière.

 

 

Alep : révélations tchétchènes et "hypocrise saoudienne"

 

Alors que les combats fratricides ne connaissent pas de répit à Deir Ezzor en particulier, les nouvelles révélations de la milice tchétchène des Mouhajirines et Ansars devraient creuser encore plus l’écart entre les deux frères ennemis d’Al-Qaïda.

Elles concernent surtout les réelles  intentions de religieux saoudiens wahhabites pro jihadistes, dont cheikh Abdallah Mohaysni, l’un des parrains du front islamique et du front al-Nosra et cheikh Abdel Aziz al-Tarifi.

Selon cheikh Abou Walid al-Mouhajir le bras droit du chef de la milice de Mouhajirines et Ansars, Tourkhane Paterchavell, (connu sous le nom de guerre d’Omar al-Chichani), « Mohaysni est le projet d’une perfidie ».

Sur son compte Twitter, il dit l’avoir rencontré lors d’une réunion à Alep, à sa demande, en tête a tête avec Omar al-Chichani, dans le but affiché d’offrir ses bons offices à sa brigade.  Il s’agissait entre autre de lui fournir des machines importées de Turquie pour fabriquer des munitions.

 

Lors de la deuxième rencontre, il s’est avéré que l’objectif du religieux saoudien se résumait à vouloir écarter la brigade des Mouhajirines et Ansar de l’EIIL et de l’approcher du front al-Nosra.

Le religieux wahhabite Tarifi (photo à droite) soupçonné par Abou Walid de diriger Mohaysni, a fait de même dans un contact téléphonique avec le commandant tchétchène. Omar le tchécthène l'avait qualifié "d'hypcrites", rapporte abou Walid.

«Il voulait profiter de l’aide qu’il procurait pour orienter l’action des combattants à la lumière de directives dictées de l’extérieur,..., et pour que tous les projets soient concentrés entre ses mains , de sorte qu’il devienne une référence pour tous aussi bien sur le plan religieux que logistique et autre », conclut-il
 

Texte de l'accord entre Sokour-alCham et l'EIILAbou Walid a également accusé un plan mis au point en Turquie sous le parrainage des monarchies du Golfe et qui consiste à diviser le pays du Levant en trois régions : une zone verte pour le Conseil militaire et l’Etat-major (qui encadre les milices de l’ASL), une zone orange pour certaines brigades islamistes, et enfin une zone rouge pour l’EIIL.

Le but de ce partage étant de « regrouper tous les groupuscules contre l’EIIL et de proposer un projet islamiste qui n’effraie pas l’Occident », suspecte Abou Walid. Ce projet a vu le jour avec la création du Front islamique qui  comprend entre autre la brigade des Ahrar al-Cham.

C’est la brigade des Sokour du Levant qui a révélé ce plan aux tchétchènes. Elle s’est démarquée depuis le mois de février dernier du Front islamique et s’est réconciliée avec l’EIIL.