"plus de 20 cas de violence" ont été enregistrés, faisant 10 blessés parmi les forces de l’ordre et entraînant l’interpellation de 57 étudiants, dont 11 sont détenus".
Plus de 120 étudiants ont été interpellés depuis la rentrée universitaire à l'automne à la suite d'"incidents violents", a indiqué le ministre marocain de l'Intérieur Mohamed Hassad, après des heurts ayant fait fin avril un mort sur un campus de Fès.
Le 24 avril, de violents affrontements au sabre et au couteau ont éclaté entre islamistes et gauchistes de l'université de Fès, dans le centre du Maroc.
Un étudiant islamiste, Abderrahim Hasnaoui, a succombé le lendemain à ses blessures, provoquant un vif émoi dans le royaume.
Interrogé mardi au Parlement sur "la violence dans les universités", le ministre de l'Intérieur a précisé qu'au moins une trentaine d'incidents avaient été recensés depuis la rentrée, principalement dans cinq villes.
Parmi celles-ci figurent Fès mais aussi Agadir (sud-ouest), où "plus de 20 cas de violence" ont été enregistrés, faisant 10 blessés parmi les forces de l'ordre et entraînant l'interpellation de 57 étudiants, dont 11 sont détenus, a avancé Hassad, cité par l'agence MAP.
Le phénomène, imputé à des "fractions extrémistes" par ce responsable, touche également Kenitra (nord-ouest), Martil, où neuf étudiants ont été déférés devant la justice, et Marrakech (sud), où quatre étudiants d'extrême gauche ont été arrêtés au début du mois après une agression à l'arme blanche, le dernier incident en date.
A Fès, ce sont au total "plus de 50 étudiants" qui ont été interpellés, d'après la même source. Vingt sont actuellement détenus, dont les huit poursuivis dans le cadre de la mort du jeune islamiste.
Pour répondre à cette vague de violences, Mohamed Hassad a indiqué que les autorités locales seraient désormais autorisées à prendre l'initiative d'intervenir --en accord avec les responsables universitaires-- sur les campus "en cas de menace à la sécurité ou à l'ordre public".
Jusque-là, les forces de l'ordre devaient attendre d'être sollicitées par les responsables des universités. Le meurtre de Fès a entraîné, au cours de la semaine dernière, des échanges très virulents au Parlement entre la gauche et les islamistes.