"Israël" a annoncé que l’armée d’occupation allait commencer à envoyer des appels à la conscription à tous les jeunes Palestiniens de confession chrétienne.

L'Eglise grecque orthodoxe en Terre sainte a démis de ses fonctions un de ses prêtres qui avait apporté publiquement son soutien à la conscription des jeunes Palestiniens chrétiens dans l'armée d’occupation israélienne, a-t-on appris jeudi auprès de cette Eglise.

Les autorités ecclésiastiques ont pris mardi la décision de renvoyer le père Gabriel Nadaf, prêtre de Nazareth (nord des territoires occupés), mais n'ont rendu leur décision publique que jeudi, a précisé à l'AFP un porte-parole de l'Eglise, Issa Mousleh.

"Nous l'avions déjà prévenu de s'en tenir à ses devoirs de prêtre et de ne pas s'ingérer dans des affaires de l'armée", a expliqué M. Mousleh.

"Comme il n'a pas pris en compte notre avertissement, nous avons eu une réunion du tribunal ecclésiastique qui a décidé de le renvoyer", a-t-il ajouté.

L'Eglise grecque orthodoxe est la plus nombreuse communauté chrétienne de la Terre sainte.

« Israël » a annoncé le mois dernier que l'armée d’occupation allait commencer à envoyer des appels à la conscription à tous les jeunes Palestiniens (vivant dans les territoires occupés en 1948) de confession chrétienne, une mesure sans précédent et critiquée par les députés palestiniens de la Knesset qui ont accusé le gouvernement de "sectarisme" et de vouloir diviser les Palestiniens entre chrétiens et musulmans.

Jusqu'à présent, les quelque 130.000 Palestiniens chrétiens pouvaient effectuer leur service militaire mais seulement en se portant volontaires, ce qui concernait une centaine d'entre eux chaque année.

Même si la conscription n'aura pas de caractère obligatoire pour les Palestiniens chrétiens, la décision de l'armée a déclenché une vive polémique.

En effet, les Palestiniens musulmans (vivant dans les territoires occupés en 1948), eux, qui représentent plus de 1,3 million de personnes, ne recevront pas d'appel à la conscription.

Le député chrétien Bassel Ghattas, membre du parti majoritairement arabe Hadash, avait fustigé "une mesure de la droite israélienne visant à couper les chrétiens de leur peuple, en les incitant à penser qu'ils ne sont pas arabes". Il avait appelé les jeunes chrétiens qui recevront leurs appels à les "renvoyer ou à les brûler en public".

Le père Gabriel Nadaf, lui, s'était félicité de la décision de l'armée d’occupation concernant les chrétiens. "Il faut que les jeunes de la communauté chrétienne comprennent l'importance de servir et de s'impliquer dans le pays où ils vivent et qui les protège et dont nous sommes citoyens à part entière", avait-il plaidé.

Les Palestiniens vivant dans les territoires occupés en 1948 sont les descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leur terre après l’usurpation de la Palestine par les sionistes en 1948.

Cette communauté reste victime de discriminations, notamment en matière d'emploi et de logement.