Une victoire incontestable pour le pouvoir syrien
L'armée syrienne est entrée vendredi pour la première fois dans la vieille ville de Homs
Les équipes d'ingénierie et de déminage de l'armée ont pénétré dans la vieille ville de la ville située dans le centre du pays, entamant les travaux de ratissage et de démantèlement des bombes, a indiqué le gouverneur de Homs, Talal al-Barazi.
Selon le gouverneur, au moins 1.630 personnes, en très grande majorité des rebelles, ont quitté la Vieille ville depuis mercredi dans le cadre d'un accord inédit entre protagonistes car il s'agit du premier retrait des rebelles d'une grande ville depuis le début du conflit.
Avec ce départ des insurgés du centre historique de la troisième ville de Syrie, épuisés par deux ans de siège, de bombardements intenses et de siège, le pouvoir renforce sa position dans sa guerre contre les insurgés.
C'est la première fois depuis fin 2011 que l'armée pénètre dans la vieille ville de Homs (centre), cité surnommée la "capitale de la révolution" d'où avait été lancée l'insurrection armée.
Et les civils suivent
Aussitôt après l'entrée des militaires, des civils ont suivi par centaines, selon une journaliste de l'AFP sur place.
Emus, les larmes aux yeux, hommes, femmes et enfants ont regagné leur quartier pour inspecter leurs maisons. Certains étaient sous le choc en raison des destructions et la plupart enjambaient les gravats pour découvrir les ruines de leurs maisons.
"Tout est détruit chez moi. Je suis allée à la maison de mes beaux-parents et elle est détruite aussi, il ne reste que quelques objets intacts", affirme Wafa, une habitante du quartier de Hamidiyé.
Ce quartier, un des secteurs -à majorité chrétien- de la vieille ville aujourd'hui désert est dévasté: vitrines éclatées des magasins, volets et murs des immeubles criblés de balles ainsi que d'énormes remblais sur une place.
Sur les trottoirs, deux tanks incendiés, de la ferraille rouillée ainsi que des pancartes détruites.
"Nous avons terminé l'opération d'évacuation des hommes armés de la vieille ville de Homs", a indiqué M. Barazi, en précisant qu'au total près de 2.000 personnes, dont 1.800 rebelles, avaient été évacuées depuis mercredi.
Toutefois, dans le quartier de Khaldiyé contrôlé par le pouvoir aux abords de la vieille ville, les derniers 250 insurgés attendaient à bord de sept bus d'être évacués vers Dar al-Kabira, une localité rebelle de la province éponyme. Ce n'est que dans l'après midi qu'ils sont été évacués.
Conformément à l'accord, leur évacuation s'arrête à l'envoi d'un convoi d'approvisionnement aux deux villes chiites encerclées depuis près de deux ans par les insurgés dans la région d'Alep (nord), Nobbol et Zahra. A Plusieurs reprises, les convois dépêchés ont été bombardés par la milice pro saoudienne le Front islamique. Dans l'après midi, la milice s'est engagé à le laisser passer, avec l'escorte des Nations Unies.
'Victoire'
L'accord s'est également traduit par la libération de 40 alaouites -communauté à laquelle appartient le président Bachar al-Assad-, une Iranienne et 30 soldats syriens, selon la rébellion.
Près 2.200 personnes y ont péri en deux ans selon l'OSDH.
Il ne reste plus de rebelles dans la cité de Homs que dans le quartier de Waer (nord-ouest) où vivent plusieurs centaines de milliers de personnes, mais des négociations sont en cours pour leur départ.
La prise de cette ville est cruciale dans la mesure où elle relie la capitale Damas au littoral ouest de même que le nord au sud du pays, ce qui facilite les déplacements des renforts notamment.
"Le grand évènement aujourd'hui c'est que Homs a été vidée des hommes armés et des armes et c'est une victoire pour le peuple et l'armée", a indiqué à l'AFP une source militaire à Damas.
Ce succès pour le pouvoir intervient à trois semaines de l'élection présidentielle organisée le 3 juin dans les secteurs sous contrôle du pouvoir. Ce scrutin que M. Assad devra remporter, a dénoncé comme une "farce" par l'opposition et ses alliés occidentaux et les monarchies arabes.
Avec AFP