26-11-2024 05:30 AM Jerusalem Timing

Homs : des agents de renseignements occidentaux et arabes parmi les évacués

Homs : des agents de renseignements occidentaux et arabes parmi les évacués

Même dans la « capitale de la révolution », les miliciens semblaient avoir été à couteaux tirés.

Homs fait toujours parler d’elle.
Concernant les évacuations, une nouvelle révélation pourrait surprendre et va faire couler beaucoup d'encre.

Des agents ou des experts des services de renseignements européens et d’autres nationalités arabes se trouvaient parmi les miliciens évacués. C’est ce qu’a révélé pour notre site AlManar le député syrien Khaled Abboud

Ce qui, d’après lui, explique les raisons pour lesquelles, durant la rencontre de Genève-2, les milieux occidentaux  insistaient sur cette ville exclusivement pour y débloquer le siège imposé depuis 2 ans. Ce qui explique aussi l’intérêt que les Nations Unies ont porté à leur évacuation. Et surtout aussi, les vitres des bus qui les ont transportés à la province de Homs, couverts de papier ne laissant rien entrevoir à travers.

Un chercheur syrien, Hassan Ahmad Hassan, a à son tour évoqué cette révélation tout en posant des questions plausibles. Entre autre, pour quelles raisons les autorités syriennes les ont-ils laissés partir ?

Il a toutefois décelé une transaction fructueuse, qui n’a pas de semblable dans les autres régions syriennes : la libération d’otages civils et militaires chez les rebelles au nord et à Lattaquié, ainsi que l’envoi d’un convoi d’approvisionnements à Noubbol et Zahra, les deux localites chiites assiégées depuis plus d’un an et où plus de 500 personnes ont été tuées.

Selon Hassan, la présence de ces agents qui auraient été bloqués à Homs ne devrait pas surprendre : l’implication des puissances occidentales et des monarchies du golfe et de la Turquie n’est plus, depuis bien longtemps, un secret de coccinelle !
     
Divisions à Homs aussi

Toujours concernant les miliciens de Homs, il s’avère qu’ils étaient eux minés par les divisions fratricides à l’instar de leurs camarades à Deir Ezzor, et Deraa et ailleurs. 

En pleine évacuation, ils n’avaient aucun mal à étaler leurs divergences.
Comment : pour la prière du midi, mercredi dernier, et avant le départ des bus, ils s’étaient divisés en deux groupes pour l’effectuer.

Selon le chroniqueur de notre site, Nidal Hémadé, la première a été tenue dans la mosquée de Khaled ibn al-Walid et dirigée par le milicien Abdel Basset Sarout. Et la seconde, a été effectuée dans le marché du poulet et dirigée par un certain Abou Hadi. Ce dernier et ses hommes appartiennent à la milice désavouée d’Al-Qaïda, l’Etat Islamique en Irak et au Levant.

Sarout, l'homme des charniers

Quant à Sarout, un ancien gardien de but dans un club de football syrien, il fait partie de Frères Musulmans  et a été l’un des premiers à avoir formé une milice armée à Homs. Etant l’homme du Qatar à Homs et entretenant des liens étroits avec les services de renseignements turcs, il était bien soutenu, financièrement, technologiquement et militairement.

Ses relations avec l’homme fort de l’Armée syrienne libre à Homs l’officier déserteur Abdel Razzak Tlass étaient plutôt tendues. Contrairement à celles qu'il maintenait avec le front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie.

Contrôlant la région où se trouve l’église de saint Georges à Wadi Sayeh, Sarout est le premier suspect derrière l’assassinat le 7 avril dernier du prêtre chrétien Francis Vanderlecht. Celui-ci connaissait très bien où se trouve les deux charniers où ont été enterrés les victimes de Sarout.  Il avait aussi menace d’égorger les Chrétiens.

A chacun sa destination

La destination qu’ils prendront après leur évacuation fait aussi l’objet de discorde entre les miliciens de Homs : certains se rendront vers Rasten, d’autres vers le désert de Deir Ezzor et un troisième groupe voudrait partir en Turquie.

Ce samedi, la télévision pan arabe al-Mayadeen a diffusé les images des derniers rebelles évacués jeudi derniers.
Curieusement, ils ne présentaient nullement la physionomie de personnes affamées par une disette ou exténuées par les combats. Même leur tenue vestimentaire paraissait bien entretenue pour des gens sortant d’une région sinistrée.


Un mélange de joie et de choc 

Or, à peine la vieille ville a été sécurisée que les habitants de ses quartiers sont venus par milliers, en famille, à vélo ou sur des motos, pour inspecter ce qui reste de leurs logements ou leurs commerces.

Un mélange de soulagement et de surprise, devamt l'ampleur des destructions.
  

Selon l’AFP, certains emportaient ce qu'ils ont pu trouver comme vêtements et autres affaires, abandonnés lors de leur fuite il y a deux ans alors que les combats faisaient rage.
 "Mon mari a retrouvé hier notre maison détruite. Nous sommes revenus prendre nos affaires", affirme à l'AFP Rima Battah, 37 ans. "Les destructions sont terribles", ajoute-t-elle, en portant cinq sacs.
   Beaucoup d'habitants sous le choc ont refusé de parler à la presse.
"Laissez-moi tranquille", a lancé un homme au bord des larmes, en poussant une carriole dans laquelle se trouvaient des pièces de sa voiture endommagée.
  

Nawal al-Masri, 51 ans, voile et abbaya noire, a perdu son atelier de couture, dans le souk de la vieille ville.
   "Tout est détruit, toutes les machines à coudre ont été volées, même le réfrigérateur et le générateur ont disparu", se lamente-t-elle.
   "Je n'ai retrouvé que mes ciseaux, à l'intérieur d'un panier", dit cette couturière qui travaillait ici depuis 30 ans.
 

600.000 dollars pour la reconstruction 

Cependant, interrogés par le correspondant de la chaine de télévision al-Manar, nombreux sont ceux qui ont exprimé leur joie de la victoire emportée par l’armée.

" C'est une joie pour tous. Nous sommes revenus tous ensemble, chrétiens et musulmans, il n'y a pas de différence. Nous revivrons ensemble", a dit l'un d'entre eux.

Un civil syrien, interrogé par la télévision al-Mayadeen, a affirmé qu'il ne faut pas pleurer sur les paysages ravagés. " Nous allons tout reconstruire", a-t-il dit confiant.

La Chambre de commerce de Homs a créé vendredi un "fonds de secours" de l'ordre de près de 600.000 dollars en vue de reconstruire le centre-ville ravagé, appelant les donateurs à contribuer à cette opération.