Les autorités françaises sont confrontées à un paradoxe: elles veulent empêcher des terroristes de partir combattre les autorités syriennes, alors qu’elles soutiennent officiellement les rebelles syriens.
Plusieurs takfiristes présumés soupçonnés de s'être rendus en Syrie ont été arrêtés mardi matin à Strasbourg, dans l'est de la France, par des unités d'élite de la police et de la gendarmerie, a-t-on appris de source policière.
Entre cinq et dix personnes ont été arrêtées au petit matin dans le quartier de la Meinau.
Selon les premiers éléments de l'enquête, il s'agit de vérifier si ces personnes se sont rendus en Syrie fin 2013 pour participés aux combats aux cotés des groupes takfiristes.
Des membres des unités d'élite de la police et de la gendarmerie sont intervenus encagoulés et lourdement armés dans ce quartier d'habitations du sud-ouest de Strasbourg, près de la frontière avec l'Allemagne.
La France, soutien de la rébellion en Syrie, a récemment pris des mesures pour "dissuader" et "punir" les candidats français au soi-disant jihad.
Le gouvernement a notamment mis en place un numéro de téléphone gratuit pour inciter les familles des candidats au « jihad » à alerter les autorités.
Selon une source familière avec le dossier des takfiristes, quelque 780 personnes vivant en France sont parties pour la Syrie combattre dans les rangs des groupes terroristes, sont en route pour la Syrie ou en sont revenues.
La mort d'une petite trentaine d'entre elles a été recensée, selon cette source.
Le gouvernement avait chiffré début mai à 285 le nombre actuel de Français combattant en Syrie.
Il est très aisé de se rendre dans la région frontalière entre la Turquie et la Syrie en voiture ou en autocar depuis la France, pour éviter les contrôles aux aéroports, et de rester ainsi sous le radar des enquêteurs, avant de passer ensuite en Syrie.
En France, plusieurs dizaines de procédures judiciaires sont ouvertes. Les services de renseignement redoutent qu'à leur retour certains ne commettent des actes terroristes en France.
Les autorités françaises sont également confrontées à un paradoxe : elles veulent empêcher des jeunes terroristes de partir combattre en Syrie les autorités syriennes, condamnées par Paris, qui soutient officiellement les rebelles syriens.