C’est l’avis d’un ancien commandant de la marine israélienne le major-général Eli Marom.
Un haut responsable militaire israélien s’est inquiété de la perte de la supériorité militaire aérienne de l’armée israélienne et en a appelé à mettre fin au monopole de la force aérienne de la guerre, a rapporté le quotidien israélien Yediot Aharonot.
Percevant des changements dans la réalité régionale, le major-général Eli Marom a suggéré une modification de la doctrine militaire de l’armée israélienne vers une distribution des capacités de feu dans la prochaine guerre éventuelle.
Marom a servi en tant que commandant de la marine israélienne lors de l'offensive Plomb Durci contre la bande de Gaza et lors du raid contre le navire turc Mavi Marmara qui se rendait à Gaza pour briser le blocus israélien.
« La menace est certes tangible. L’Armée de l’air ne pourra plus agir avec succès, lorsque ses bases seront exposées aux attaques de missiles et lorsque les avions en survol feront face aux systèmes anti aériens et à ceux de brouillage électronique. Lorsque l’attachement à l’armée de l’air est presque absolu, il est difficile de lui prévaloir la riposte aux missiles. Et la guerre se prolongera, ce qui portera un grief grave au front israélien à découvert », a-t-il expliqué.
Selon lui, la possibilité d’envahir les forces ennemies d’Israël s’est amoindrie au moment où régressent les capacités de manœuvres de l’armée de terre israélienne dans les régions habitées et surtout contre des infanteries et des organisations qui utilisent des antis chars.
« En même temps, l’ennemi s’approvisionne en dizaines de milliers de milices ultra précises qui peuvent atteindre le front intérieur israélien. À l’issue de la guerre en Syrie et de la relation bilatérale entre la Syrie et le Hezbollah, nous pouvons ajouter les missiles sol-air sophistiqués », poursuit-il.
Marom répliquait aux propos de l’actuel commandant de l’armée de l’air israélienne Amir Eshel qui vantait durant la récente cérémonie de la création de l’entité sioniste la capacités de l’armée de l’air au motif « qu’elle est capable de mettre fin avec succès à une guerre au nord à une vitesse record ».
« Les propos d’Eshel bouleversent le principe militaire qui dit que les forces terrestres attaquent l’ennemi et transfèrent la scène de bataille vers l’autre côté de la frontière pour mieux trancher la bataille. Alors que l’armée de l’air l’assiste en bombardant des cibles dans le front intérieur de l’ennemi. Lorsque Eshel estime que seule l’armée de l’air est la force de feu capable de frapper des cibles profondes dans tous les domaines de l’affrontement, cela veut dire qu’elle monopolise la guerre », a déploré Marom.