Le député Hassan Fadlallah refuse de suivre la séance du tribunal spécial pour le Liban puisque "le Hezbollah ne reconnait pas ce tribunal".
La vice-présidente du conseil administratif de la chaine de télévision libanaise al-Jadeed, Karma Khayyat, a comparu ce mardi devant le tribunal international chargé d’enquêter sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri.
"Je suis venu ici, à votre siège à La Haye parce que celui qui a raison n’a peur de rien », a-t-elle lancé au juge Nicolas Litteri, rejetant les accusations contre elle. « Je suis ici pour faire face à des accusations qui portent atteinte à mes principes et mes convictions personnelles, mais aussi aux principes du journalisme mondial. La quête de la vérité et la rechercher des informations sont un droit sacré pour la presse selon toutes les conventions internationales liées aux libertés et aux droits de l’homme », a-t-elle dit.
Et Karma Khayyat de poursuivre : « Je suis venue au tribunal pour que je ne sois pas un passage à l’interdiction de la liberté de la presse sous le slogan de la justice. Notre seule accusation est d’avoir respecté les plus importants critères du professionnalisme en braquant la lumière sur le mauvais fonctionnement de ce tribunal dans l’objectif de garantir la justice. Il est du droit du peuple libanais et des familles des martyrs d’avoir un procès exempt de tout défaut…. ».
Déplorant que la justice libanaise n’ait pas pris à sa charge de la juger en tant que citoyenne libanaise, la fille du patron de la chaine al-Jadeed a accusé l’Etat libanais d’avoir pris l’habitude d’être dirigé par l’extérieur. « Cet Etat a une fois de plus renoncé à sa souveraineté et a échangé la tutelle syrienne par le chapitre 7 (de l’ONU qui permet le recours à la force contre un Etat quelconque s’il n’obéit pas aux demandes des grandes puissances : ndlr).
Interrogée par le juge sur sa réaction par rapport aux accusations portées contre elle, Karma Khayyat a dit : « Je ne suis pas coupable ».
Ibrahim al-Amine: « Je ne comparaitrai pas devant le TSL s’il ne respecte pas mes demandes »
Le directeur du conseil administratif du journal al-Akhbar Ibrahim al-Amine a indiqué que le Liban doit recouvrer sa souveraineté, considérant que « la tutelle internationale a dépassé ses ingérences dans la formation du gouvernement pour empêcher les Libanais de s’exprimer ».
« Le seul traitement est d’ôter toute légitimité à ce tribunal spécial pour le Liban. Les médias libanais sont appelés à renforcer les lois qui les soutiennent. J’ai demandé au TSL une série de mesures et je ne comparaitrai pas si mes demandes ne sont pas réalisées », a déclaré le journaliste de renommée, qui indique avoir besoin de « garanties totales pour comparaitre », a-t-il dit depuis le siège du syndicat de la presse à Beyrouth.
Selon lui, le ministre de la justice Ashraf Rifi « n’a pas les prérogatives d’arrêter les journalistes », l’appelant à « s’occuper des habitants de Tripoli et de s’excuser d’eux et de comparaitre devant la justice libanaise à cause des accusations portées contre lui ».
Fadlallah refuse de suivre la séance du TSL
Le député du Hezbollah Hassan Fadlallah est venu au syndicat de la presse exprimer sa solidarité avec la chaine al-Jadeed et al-Akhbar. Il a par ailleurs refusé de suivre la séance du tribunal spécial pour le Liban puisque le Hezbollah ne reconnait pas ce tribunal.
« La dernière politique du tribunal spécial pour le Liban a placé cette instance dans la position de l’accusé, surtout qu’il n’a pu réaliser aucun de ses objectifs parce qu’il a été fondé sur des données erronées et politisées ».
Jeraysti à Rifi : Tu n’es plus le père des dirigeants des axes de combat mais le ministre de la justice
L’ancien ministre des télécommunications Sélim Jeraysati a réagi aux propos du ministre de la justice Ashraf Rifi sur sa décision de livrer les personnes demandées par le TSL. « Je n’aime pas dire que vous avez un enclin intuitif en ce qui concerne la justice étrangère ou la justice alternative… La politique de museler les voix a révolu et tu n’es plus un chef de la police judiciaire ni un père spirituel des dirigeants des axes. Tu es le ministre de la justice. Sois donc à la hauteur de ce poste ».
Le TSL ou tribunal spécial pour le Liban a convoqué Karma Khayyat (al-Jadeed) et Ibrahim el-Amine (rédacteur en chef du journal al-Akhbar) pour les juger au sujet de « la divulgation d’informations relevant des enquêtes en cours sur l’assassinat de Hariri ». Ces deux organes médiatiques ont dénoncé les erreurs flagrantes commises par le tribunal.
Traduit du site el-nashra