Plusieurs facteurs ont favorisé une reprise des contacts irano-saoudiens, dont entre autres la démission du chef des renseignements saoudiens Bandar ben Sultan.
Le dossier présidentiel libanais est l’un des sujets qui s’imposera au menu d’un éventuel entretien entre le chef de la diplomatie saoudienne Saoud Fayçal et son homologue iranien Jawad Zarif.
C’est ce qu’ont révélé des sources saoudiennes citées par le quotidien AsSafir.
« Le Liban constitue par rapport à l’Arabie et aux pays du Golfe une fenêtre qui ouvre la voie à la reprise des relations avec Damas et Téhéran », a estimé un politicien issu des pays du Golfe, cité par AsSafir.
Selon ce politicien : « Les Saoudiens veulent réduire l’implication du Liban dans la crise syrienne, et notamment le Hezbollah. Et afin d’atteindre cet objectif, ils joueront la carte de la nomination du prochain président libanais. Vu qu’il est impossible au Hezbollah de renoncer à ses armes, il se peut qu’il accepte de réduire son intervention en Syrie, en arrachant aux Libanais un accord sur le nom du prochain président accepté par toutes les parties. »
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal, a affirmé mardi que son pays était prêt à «négocier» avec l’Iran pour améliorer les relations entre les deux pays, très tendues ces dernières années.
L’Iran est favorable à des négociations et un rapprochement avec Ryad pour régler les problèmes régionaux, a répondu mercredi le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian.
Les raisons de l’éviction de Bandar
Plusieurs développements ont favorisé une reprise des contacts irano-saoudiens, dont entre autres la démission du chef des renseignements saoudiens Bandar ben Sultan.
Le politicien proche des dirigeants saoudiens, cité par le quotidien AsSafir explique que "Bandar s’est vu chargé du dossier syrien en raison du vide déclenché par les démissions et les arrangements au sein de la famille des Saoud, après la mort du prince héritier Sultan ben Abdel Aziz".
Ce dernier " a senti qu’il jouissait d’un pouvoir absolu dans la gestion de la crise syrienne. Eécutant sa propre vision différente de celle des Etats-Unis, Bandar a eu tort en allant plus loin et en pensant qu’il pourrait obtenir une victoire saoudienne contre le président Assad. Il a également eu tort de ne pas prendre en considération la position russe. Il est également entré en rivalité avec le Qatar. C’est pour ces raisons qu'il a été démis de ses fonctions, à la demande même des Etats-Unis et en raison des changements au sein de la famille régnante », conclut cette source.
Source: AsSafir, traduit par AlManar