27-11-2024 05:42 PM Jerusalem Timing

Le groupe 5+1 et l’Iran franchiront-ils la ligne d’arrivée ?

Le groupe 5+1 et l’Iran franchiront-ils la ligne d’arrivée ?

Selon le vice-ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, les négociations nucléaires entre l’Iran et les grandes puissances, sont "difficiles".





L'Iran et les six médiateurs internationaux (cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et l'Allemagne ou le « groupe 5+1 ») ont entamé à Vienne le quatrième tour de négociations sur le nucléaire iranien. Pendant leurs discussions de mai, les parties s'attellent à la rédaction d'un accord final. Quelles sont les difficultés qui les attendent dans cette voie ?


Selon le vice-ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, cité par l'agence Isna depuis Vienne, les négociations nucléaires entre l'Iran et les grandes puissances,  sont "difficiles".

   
"C'est un bon climat et les discussions avancent dans un climat de bonne volonté mais elles avancent très difficilement et lentement", a déclaré M. Araghchi.

Il convient de rappeler que le processus des négociations en cours est le résultat d'un accord préliminaire intervenu le 24 novembre 2013.

Cet « accord sur un plan d'action » était prévu pour 6 mois. Le plan est entré en vigueur en janvier.

A ses termes, l'Iran a arrêté l'enrichissement de l'uranium à plus de 5 %, environ 200 kg d'uranium enrichi à 20 % ont été ramenés à 5 %. Le reste sera transformé, au cours de ces trois prochains moins, sous le contôle des inspecteurs de l'AIEA, en combustible pour le réacteur de recherche de Téhéran ce qui exclura l'utilisation du combustible à l'uranium à des fins militaires.

L'Iran a en plus arrêté l'installation de nouvelles centrifugeuses modernisées, a gelé la construction des centres d'enrichissement d'uranium et celle du réacteur à eau lourde d'Arak capable de produire du plutonium militaire.

L'Iran a ainsi rempli 75 % des conditions.

Pour l'heure, l'AIEA n'a rien à lui reprocher.


Or, ce n'est pas de l'avis des  Etats-Unis et de l'Union européenne qui ont répondu par la suspension d'une série de sanctions à son égard. Cela s'est traduit par le dégel mensuel de 400 à 600 millions de dollars iraniens sur un montant total de 4,2 milliards gelés.

Concernant, les négociations de mai , elles sont censées aboutir à la rédaction d'un accord définitif sur le nucléaire iranien. Celui-ci est appelé à garantir le caractère exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien et à lever les sanctions imposées à Téhéran.
Tous les participants aux négociations signalent que la rédaction du document sera un processus très compliqué. Les parties ont eu besoin de trois mois rien que pour s'entendre sur les volets cardinaux de l'accord, comprendre les positions de l'interlocuteur et lever certaines divergences. C'est seulement à Vienne que l'Iran et le groupe 5+1 ont entamé le travail sur le texte.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a noté que « c'était la phase la plus délicate parce que nous entamions les négociations précédées de plusieurs séances de réflexion pendant lesquelles les parties avaient exposé leur vision. Maintenant nous avons l'intention d'entamer la rédaction d'un projet final ».

Un très grand travail a été, en effet, exécuté. Il a notamment demandé des efforts redoublés des spécialistes et inspecteurs de l'AIEA. Dans les intervalles entre les réunions des 5+1 et de l'Iran le dossier a mobilisé de nombreux experts des sept pays concernés, depuis les physiciens jusqu'aux juristes et philologues.

Il va de soi qu'il est impossible de rédiger un texte définitif en quatre jours de négociations. Le chef de la délégation russe Sergueï Riabkov a noté cependant que préparer « les grandes lignes du futur document, même avec des parenthèses ou des fragments suscitant des divergences serait un bon résultat ». Pourtant le processus a de nombreux obstacles qui ne sont pas liés uniquement à la différence d'approche des négociateurs. Il y a des forces extérieures qui ont intensifié leur activité en vue de torpiller le processus des négociations. A Washington les forces opposées à la politique iranienne du président Obama insistent sur le démantèlement complet de la structure nucléaire de l'Iran et de son programme nucléaire, en d'autres termes sur la capitulation inconditionnelle de Téhéran.

La situation est également compliquée à l'intérieur de la République islamique. Il ne fait pas de doute que Barack Obama tout comme Hassan Rohani font face à une pression immense à l'intérieur de leur pays. C'est pourquoi chacun d'entre eux tient compte de la situation politique intérieure au cours des négociations. Le directeur du Centre de l'énergie et de la sécurité Anton Khlopkov indique sur un autre problème :

«Il s'agit des tentatives des Etats-Unis pour inclure dans l'ordre du jour la question les missiles, les vecteurs et le programme balistique de l'Iran. Si les Etats-Unis et les autres pays occidentaux continuent d'insister, cela compliquera sensiblement le dialogue ayant pour objectif la mise au point d'un accord total sur le programme nucléaire de l'Iran ».

Néanmoins les négociations se déroulent dans l'esprit d'optimisme. Les parties espèrent que l'accord final sera atteint avant le 20 juillet. Cette date butoir sera précédée de trois rounds de négociations avec la participation du ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Deux rounds sont fixés pour le mois de juin et les consultations de juillet pourront durer, si besoin est, 20 jours environ.

De toute façon, tous sont sérieusement disposés à atteindre le succès.

Source: La Voix de la Russie avec AFP