Cet évènement vise à attirer l’attention sur la situation des "30.000 à 40.000 prisonniers et détenus d’opinion".
Une ONG du Golfe a appelé à la libération de milliers de "prisonniers d'opinion" détenus dans les geôles des riches monarchies pétrolières, à l'occasion de la première "Journée des détenus du Golfe".
"Nous appelons à libérer les prisonniers et détenus qui ont été mis derrière les barreaux pour avoir simplement exprimé leur opinion", a déclaré Anwar al-Rachid, chef du Gulf Forum for Civil Societies (GFCS), à l'occasion de la première "Journée des détenus du Golfe" jeudi soir.
L'évènement a été marqué discrètement au Koweït, et rien n'a été signalé dans les autres monarchies de la région, qui ne tolèrent pas ce genre de manifestations.
Les monarchies du Golfe n'autorisent pas les partis politiques, et critiquer le pouvoir peut facilement mener en prison.
M. Rachid a expliqué que l'évènement visait à attirer l'attention sur la situation des "30.000 à 40.000 prisonniers et détenus d'opinion" dans les six Etats du Conseil de coopération du Golfe (GCC: Bahreïn, le Koweït, Oman, le Qatar, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis).
Selon M. Rachid, les chiffres sont basés sur des données rassemblées par des militants et organisations de défense des droits de l'Homme du Golfe, et des organisations internationales.
Les prisonniers, dont des enseignants, des médecins, des écrivains et des militants politiques, sont en grande majorité détenus en Arabie saoudite, suivie de près par Bahreïn, a-t-il précisé.
Des militants des droits de l'Homme du Golfe et "un certain nombre de demandeurs d'asile du Golfe" en Australie, Allemagne et Grande-Bretagne, ont eux aussi marqué cette journée, a ajouté M. Rachid.
Sur Twitter, le mot-clé Journée des détenus du Golfe en arabe était populaire jeudi. Le GFCS a également diffusé une vidéo sur Youtube faisant état de la situation des détenus.
L'organisation s'est associée avec des avocats européens et américains pour former une équipe, prête à visiter les prisons du Golfe dès que les gouvernements le permettront, a précisé M. Rachid, qui a dit avoir connaissance de cas de détenus emprisonnés au-delà de la durée de leur peine, et d'autres ayant été privés de leurs droits après leur libération.
En octobre, Amnesty International avait dénoncé "les arrestations et détentions arbitraires, les procès inéquitables, la torture et autres mauvais traitements" ayant lieu en Arabie saoudite.