Les prières sont récitées la nuit par craintes d’actes de vengeance.
Après près de quatre décennies d’une vie en cachette, les juifs du Liban ont décidé de rouvrir leur synagogue « Magen Abraham » située au centre-ville. L’ouverture de ce lieu de culte, détruit par la guerre civile, survient après des travaux de restauration.
Un rabbin juif libanais présidera la messe, en présence des membres de la communauté vivant dans le pays. Selon des sources juives libanaises s’exprimant au journal panarabe As-sharq el-Awsat, « le processus de l’équipement de la salle de la synagogue en chaises, tapis et lampes sera entamé prochainement. Les noms de tous les donateurs qui contribueront dans sa reconstruction seront affichés sur une liste à l’entrée de ce centre ».
De mêmes sources on indique que « l’ouverture de la synagogue serait annoncée officiellement, mais la décision finale n’a pas été prise par rapport à la participation massive ou non des membres de cette communauté, à cause des développements dans la région ».
Sachant que les juifs au Liban ont connu une vie paisible avant la mise en place de l’entité sioniste et l’éclatement de guerres arabo-israéliennes.
Malgré la reconnaissance officielle de l’Etat libanais de la « communauté israélienne », les juifs du Liban se plaignent de leur « privation de tous leurs droits sociaux ». La présence juive au Liban date de l’époque ottomane (1516-1918).
En mars 1936, leur nombre a atteint les 5000 juifs. Le chef de la communauté israélienne au Liban Issac Arazi confie à As-Sharq el-Awsat dans une interview : « Nous avons réussi à collecter des fonds de la communauté juive à l’extérieur, ils sont tous des juifs libanais. Des chrétiens et des musulmans nous ont aidés à reconstruire cette synagogue. La société solidere qui dirige le centre-ville a contribué de 5% dans le projet de reconstruction précité.
Les juifs du Liban avaient 17 synagogues, et plusieurs cimetières. Mais les prières sont récitées la nuit par craintes d’actes de vengeance. L’invasion israélienne du Liban en 1982 fut derrière la détérioration des relations entre les Libanais et les juifs libanais. De plus, Israël a tenté de convaincre un grand nombre de juifs libanais d’aller vivre sur son territoire usurpé. Alors que certains juifs rejettent catégoriquement tout lien avec Israël, d’autres estiment que les juifs du monde entier possèdent la même identité et trouvent en Israël « la terre sainte du peuple juif ».
Selon des statistiques officielles en 2003, près de 1500 juifs vivent au Liban, mais seuls 60 d’entre eux sont enregistrés officiellement en tant que juifs.
Traduit du site as-shraq el-Awsat