Le gaz américain livré à l’Europe sera deux fois plus cher que le gaz russe.
Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a admis mardi la "possibilité théorique" d'une réorientation vers la Chine des exportations de gaz russe qui n'iraient plus vers l'Europe, dans un entretien publié alors que le président Vladimir Poutine est à Shanghai.
"Nous avons suffisamment de réserves, suffisamment de gaz pour livrer du gaz et à l'est, et à l'ouest. Mais si l'on envisage le pire, de manière purement théorique le gaz qui se serait pas livré en Europe peut être envoyé (...) en Chine", a déclaré M. Medvedev dans cet entretien à Bloomberg dont un extrait a été publié sur le site du gouvernement russe.
"Ce n'est, je le souligne, pour l'instant qu'une possibilité absolument théorique", a-t-il ajouté.
Un des objectifs de la visite du président Vladimir Poutine en Chine est de finaliser les négociations engagées de longue date sur la livraison de gaz russe à ce pays, en pleine crise sur l'Ukraine avec l'Europe.
Le gaz américain deux fois plus cher que le gaz russe
Sur un autre plan, le ministre russe de l’Énergie, Alexandre Novak, a affirmé lundi que le gaz qui pourrait être vendu à l’Europe par les États-Unis sera près de deux fois plus cher que le gaz fourni par la Russie.
Le prix de ce gaz sera une fois et demie à deux fois plus élevé que (le prix) du gaz qui est livré via les gazoducs, y compris depuis la Russie, a assuré M. Novak au cours d’une interview diffusé par la télévision russe RT.
Fort de ses larges réserves, Washington avait déclaré en mars être prêt à augmenter significativement ses livraisons de gaz de schiste à l’Union européenne, afin de contrecarrer la domination du fournisseur russe, dont l’UE tire le quart de ses besoins.
M. Novak a pour sa part estimé que le gaz américain ne constituait pas une menace pour la position de la Russie.
La révolution du gaz de schiste a déjà eu lieu, et son pic a certainement déjà été atteint. (…) En réalité, dans les deux dernières années, nous observons une forte stagnation de la production aux États-Unis, a lancé le ministre russe de l’Énergie.
Le président russe Vladimir Poutine a menacé la semaine dernière de réduire drastiquement les approvisionnements vers l’Ukraine, au risque de perturber les livraisons vers l’Union européenne comme lors des guerres du gaz de 2006 et 2009.