La Coalition des jeunes pour la révolution, a appelé sur Facebook à des manifestations vendredi à travers le pays pour "mettre fin à la corruption politique".

Quatre militants ont été brièvement arrêtés jeudi au Caire alors qu'ils collaient des affiches appelant à des manifestations vendredi, placées sous le slogan "pour une seconde révolution", a-t-on appris auprès de leur avocat.

Les quatre personnes, parmi lesquelles une réalisatrice de cinéma, Aida al-Kachef, ont été arrêtées par la police militaire dans le centre du Caire, a ajouté Me Rajia Omran.

Une source au sein de l'armée a indiqué plus tard qu'elles avaient été relâchées au bout de plusieurs heures.

La Coalition des jeunes pour la révolution, qui regroupe plusieurs mouvements de jeunes pro-démocratie très actifs lors de la révolte de janvier et février, a appelé sur Facebook à des manifestations vendredi à travers le pays pour "mettre fin à la corruption politique".

Les militants demandent notamment que la justice soit rendue plus rapidement pour les responsables du régime de l'ex-président Hosni Moubarak, qui doit lui-même être traduit devant un tribunal pénal à une date encore inconnue.

Ils réclament également que la sécurité soit rétablie dans les rues -une critique de la police, largement absente depuis la révolte- dans un climat marqué ces dernières semaines par de violents affrontements confessionnels.

L'armée a indiqué pour sa part dans un communiqué qu'elle se tiendrait à l'écart des manifestations pour éviter toute violence.

Dans un communiqué posté sur sa page Facebook, elle met en garde contre "les éléments suspects qui vont essayer d'opposer l'armée au peuple" lors des manifestations de vendredi et indique avoir "décidé de n'être absolument pas présente dans les zones de manifestations pour éviter ces dangers".

De nombreux militants pro-démocratie, en particulier ceux actifs sur internet, qui avaient salué la retenue de l'armée face à la foule durant la révolte, expriment désormais leur frustration face à la lenteur de la démocratisation promise.

L'armée a par ailleurs été accusée d'exactions depuis qu'elle a accédé au pouvoir après la chute d'Hosni Moubarak le 11 février.