Israël et les Etats-Unis ont envoyé des journalistes étrangers dans le Qalamoune surtout à Yabroud pour tenter de comprendre les raisons de cette victoire rapide réalisée par l’armée syrienne et le Hezbollah.
La bataille du Qalamoune a pris fin il y a un mois. Une bataille qui revêtait de l’importance non seulement pour l’armée syrienne mais aussi pour le Hezbollah. Quels sont alors les objectifs réalisés par la résistance libanaise dans cette bataille, au moment où Israël continue d’étudier les raisons de cette victoire.
En effet, la bataille de Qousseir au début de la guerre en Syrie et celle du Qalamoune sont les seules batailles ayant été accompagnées d’une campagne politique, médiatique voire sécuritaire. Un intérêt international a fusé de toutes parts, a amplifié la bataille. Pour cette raison, la rapidité de la victoire du camp de la résistance a provoqué un choc inattendu chez les parties soutenant la « révolution ».
Non seulement l’armée syrienne était concernée par cette bataille mais aussi le Hezbollah. Cette région frontalière du Liban a été utilisée par les groupes takfiris pour acheminer les voitures piégées au Liban, et frapper surtout la base de la résistance. Cette bataille a été imposée sur l’armée syrienne et le Hezbollah, après que les groupes de l’opposition ont fait du Qalamoune le point de lancement de la guerre contre les Libanais et les Syriens, après la mort de dizaines de martyrs dans la Békaa et la banlieue Sud de Beyrouth et après la prise du contrôle par les miliciens de sites militaires stratégiques.
L’armée syrienne a ainsi décidé de sécuriser les frontières libano-syriennes et mettre fin à la menace que représentent les miliciens dans le Qalamoune.
Le 14 avril dernier, les forces de l’armée syrienne et le Hezbollah ont pris le contrôle des derniers villages du Qalamoune, Maaloula.
Quels sont les objectifs réalisés par la résistance ?
Il est désormais connu que la région du Qalamoune dans la province de Damas était un centre principal pour des miliciens radicaux des plus dangereux présents en Syrie, notamment des combattants du front annosra, l’EIIL, les brigades Abdallah Azzam et la brigade verte, ainsi que l’armée de l’islam, les brigades du Qalamoune, les brigades de Qousseir, et le bataillon des libres du Levant….
De plus, le Qalamoune constitue le nœud qui lie le Liban à la Syrie du côté Est du pays, et qui lie Damas à Homos. Pour le Hezbollah, l’affaire des voitures piégées qui ont menacé son environnement et provoqué la mort de dizaines de civils, est primordiale pour œuvrer à la régler.
Selon des statistiques effectuées par l’armée syrienne et le Hezbollah après la bataille, « 76 voitures piégées étaient dans les mains des miliciens et des parties responsables de cette question ». La plupart de ces voitures ont été volées du Liban et étaient garées près des usines dans lesquelles on piégeait ces voitures.
Israël et les Etats-Unis ont envoyé des journalistes étrangers au Qalamoune pour mener une enquête dans la zone géographique de la région. De plus, 28 usines pour piéger les voitures dans le Qalamoune ont été découvertes.
« Ces usines et ces voitures pouvaient détruire des quartiers et des régions entières à Beyrouth », indique une source éminente au journal libanais al-Akhbar, ajoutant que « cette bataille a changé toutes les équations et compliqué les attentats suicides au Liban ».
Cette bataille a tué « 16 hauts dirigeants des groupes actifs dans le Qalamoun, 300 commandants de petits groupes de combat, et des centaines d’éléments de toutes les brigades, la plupart d’entre eux sont de nationalités arabes des pays du Golfe.
Parallèlement, « 30 passages de l’Anti Liban ont été fermés, alors qu’un territoire de 2500 km² a été libéré, dont des villes principales qui ont servi d’un « émirat » pour les groupes armés radicaux. Il s’agit de Yabroud, Nabak, Deir Atiyeh, Rankouss, les villages de Jarajir, Sahl, Flita, Hosh Arab, Sarkha, les fermes de Rima, Jebbeh, Assal ward, Ras el-Maarra et Maaloula.
Inquiétude israélienne et occidentale
Israël et les pays occidentaux ont suivi de près la bataille du Qalamoune. L’ennemi israélien étudie toujours les raisons de cette victoire rapide de l’armée syrienne et du Hezbollah, qui ont réussi à sécuriser les frontières dans un délai record. Surtout que les groupes armés rjouissaient des soutiens militaires à haut niveau.
Sachant que les combattants de l’opposition ont utilisé des roquettes de type Cornet en masse, ces missiles qui ont détruit les chars israéliens de type Merkava.
Une source sécuritaire proche de la résistance a révélé qu’Israël et les Etats-Unis ont envoyé des journalistes étrangers dans le Qalamoune surtout à Yabroud pour tenter de comprendre les raisons de cette victoire rapide réalisée par l’armée syrienne et le Hezbollah.
Et de poursuivre : « Parmi ces journalistes, des caméramans et des correspondants travaillant pour une agence de presse internationale. Les photos prises par ceux-ci dans le Qalamoune ont été confisquées, surtout des photos de combattants du Hezbollah ».
Dans ce cadre, la première chaine de télévision israélienne a qualifié la victoire de l’armée syrienne et du Hezbollah à Yabroud d’un « coup moral très dur aux factions de l’opposition syrienne sous toutes ses formes, voire un coup stratégique ».
Selon cette chaine, Yabroud fut le dernier bastion des rebelles tout au long de la frontière libano-syrienne. « Il est désormais difficile de transporter des munitions et des combattants du Liban en Syrie, et d’acheminer des voitures piégées vers la scène libanaise », déplore ladite chaine.
Le rôle du département « infos de guerre »
Ce service a joué un rôle primordial dans la bataille. Le Hezbollah a réussi de mener une guerre psychologique contre le camp adverse parallèlement à chaque avancée sur le terrain.
Pendant trois heures de suite, les médias du Hezbollah ont diffusé des images de bombardement, des informations et des interviews avec de hauts officiers syriens. Les images de la prise du contrôle de la colline de Maroune ont été retransmises en direct. Cette tactique a laissé un impact négatif sur les combattants de l’opposition qui ont commencé à s’échanger les accusations de traitrise sur les pages de socialisation.
Traduit du site al-Akhbar