Un mal qui se répand dans tout le monde arabe, notamment dans les pays pro occidentaux
Hassan al-Nouri, candidat à l'élection présidentielle syrienne, axe sa campagne contre la mauvaise gestion économique du pouvoir syrien et l'accaparement des richesses par une minorité, fléaux qui ont été à l'origine, selon lui, du soulèvement.
"Oui, aujourd'hui, c'est une guerre universelle et un complot de l'étranger, mais au début, il ne faut pas l'oublier, les citoyens sont sortis dans la rue pour revendiquer des droits. Il ne faut pas l'oublier", a déclaré M. Nouri lors d'un entretien accordé mardi à l'AFP.
Selon lui, les autorités ont mal géré la crise à ses débuts. "Nous aurions pu éviter beaucoup de choses".
"J'aurais souhaité que le président actuel se rende à Deraa (ville du sud où est née la contestation populaire pacifique en 2011), et qu'il organise des rencontres non pas au palais présidentiel mais à Deraa même", a-t-il ajouté.
"Mais aujourd'hui il faut prendre en considération que c'est un complot mondial (qui se trame contre la Syrie)", a-t-il estimé. Il est l'un des deux candidats sélectionnés avec Maher Hajar pour affronter Bachar al-Assad, dont la réélection ne fait aucun doute.
Il a eu "l'impression", qu'au début 2012, lorsque la révolte pacifique s'est transformée en un conflit armé "qu'ils (les ennemis de la Syrie) attendaient l'occasion pour attaquer" le pays.
Pour ce docteur en management d'une université américaine, le plus grave, c'est qu'"une centaine de familles accaparent les richesses du pays", explique M. Nouri, accusant le dernier gouvernement syrien d'avant la crise d'avoir mal géré l'économie nationale.
Ces familles ne sont "pas exclusivement des proches de la direction politique, mais l'économie (...) dépendait d'intérêts personnels", a ajouté M. Nouri, qui était ministre d'Etat pour les Affaires de développement administratif entre 2000 et 2002.
Aux premiers mois de la contestation populaire, les manifestants pacifiques dénonçaient la politique économique du régime s'attaquant à des compagnies symboles du régime comme la compagnie Syriatel, détenue majoritairement par le cousin du président Assad.
La corruption un fléau 'effrayant'
Avant la crise, "Assad avait réussi dans sa gestion du volet politique, mais (..) je ne suis pas d'accord sur sa gestion économique, administrative et sociale", dit-il.
"Rien ne justifie cette gestion économique peu positive et cette administration bureaucratique, qui se sont reflétées sur la société générant (...) la crise".
M. Nouri a critiqué "le mauvais choix des responsables de l'administration (...) qui n'ont pas compris les besoins des gens", estimant que "cela était à l'origine de la crise actuelle", appelant à la mise en place d'"une économie libre et intelligente" fondée sur les secteurs public et privé.
"Le pays a besoin d'une véritable révolution via une transformation du système économique", a-t-il relevé, soulignant qu'une solution politique seule n'était pas suffisante.
Dans son programme électoral, M. Nouri a dénoncé "la corruption (...) pas moins dangereuse que le terrorisme" promettant de lutter contre ce fléau "effrayant".
Pour M. Nouri, la prochaine élection présidentielle en Syrie, constitue "un test pour un véritable changement".
"Celui qui remportera l'élection ne pourra plus diriger la Syrie d'une manière absolue. Pour trouver une solution à la crise, il faudra un véritable (système) multipartisme et non de façade".
Selon lui, "les gens ont peur de voter pour une personne autre qu'Assad".
"Je suis un véritable candidat, ma candidature est réelle et je peux gagner ou perdre, (...) mais aucun des opposants (traditionnels) n'a eu l'audace de se porter candidat, moi je l'ai eue".
Avec AFP