La ville stratégique Nawa, au sud de la Syrie bientôt sécurisée. Laminé par les combats fratricides, le Front al-Nosra s’attire les foudres d’une tribu d’Idleb.
Dans quelques heures, l’armée syrienne devrait avoir libéré la prison centrale d’Alep, assiégée depuis plus d’un an par les rebelles de la milice pro saoudienne Front Islamique en collaboration avec la milice d’Al-Qaïda le front al-Nosra.
En fin d’après-midi, les militaires réguliers se trouvaient à quelques 200 mètres de la prison, selon le correspondant de la chaine de télévision Al-Manar dans sa dernière intervention.
Selon l’AFP, citant entre autre l’Observatoire syrien des droits de l’homme (instance de l’insurrection accréditée par les agences internationales), l'armée syrienne s'apprête à briser le siège de la prison encerclée depuis plus d'un an et demi par les rebelles.
"L'armée, les miliciens des Forces de la défense nationale, les combattants arabes et du Hezbollah libanais affrontent durement les jihadistes du Front al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda) et des rebelles islamistes, dans la zone industrielle de Cheikh Najar, à 1km de la prison centrale d'Alep", a indiqué l'OSDH.
L’agence a révélé aussi que les rebelles ont fait exploser l’hôpital Kindi, situé sur une hauteur à proximité de la prison et qui domine le nord de la ville, pour soi-disant empêcher l'armée de s'en emparer, ce qui lui permettrait de surveiller leurs mouvements.
"les rebelles du front al-Nosra ont fait exploser l'hôpital al-Kindi avant de prendre la fuite", a commenté le site d'infos libanais al-hadath News.
"L'armée a pris la localité de Hilane, (au sud de la prison selon al-Hadath News) et progresse vers les autres secteurs entourant la prison d'Alep", a indiqué de son côté l'agence officielle Sana, affirmant qu'elle infligeait de grandes pertes aux "groupes terroristes".
Mais c’est surtout la prise de la colline Acob, située au nord-ouest de Hilane qui a été décisive, selon al-Hadath News, car elle permet la chute de toutes les positions rebelles aux portes de la prison.
Selon ce site, le siège de la prison est désormais brisé en terme militaire, et toutes les positions des rebelles se trouvent sous le feu de l’armée et leurs capacités ont été paralysées.
« Une brèche a été ouverte vers la prison et des approvisionnements y ont été acheminés, elle sera investie dans les heures prochaines » a affirmé une source militaire pour le site.
Cet exploit est d’une importance majeure.
De l’aveu du directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, la levée du siège "constituera une victoire stratégique pour le régime car cela coupera la route d'approvisionnement entre Alep et sa campagne ainsi qu'avec la Turquie", un des principaux alliés des insurgés.
Et Nawa aussi, au sud
Un exploit similaire semble être également sur le point d’être réalisé au sud de la Syrie, dans le gouvernorat de Deraa précisément.
L’armée y est parvenue à contrôler la majeure partie de la ville stratégique de Nawa située dans le Golan, à 10 Km du plateau occupé, à cheval avec la province sud du gouvernorat de Quneitra. Seules ses régions sud n’ont pas encore été investies. C’est à partir de Nawa que les miliciens voulaient effectuer l’assaut contre la capitale syrienne.
Idleb: les foudres des tribus contre le Nosra
Au sud de la province d’Idleb, le front al-Nosra s'est attiré les foudres d'une tribu, après avoir liquidé trois membres de l’ASL au motif de « collaborer avec le régime ».
Or les trois hommes de la tribu des Nouri appartiennent à l’ASL, de l’aveu de cette dernière qui a assuré que l’un d’entre eux est même recherché par l’armée régulière.
Lors de leur enlèvement, des sites de l’opposition avaient publié que les trois hommes appartenaient au service de renseignements aériens de l’armée syrienne gouvernementale.
Selon une source citée par Asia News, les cadavres des trois hommes présentent des traces de torture violentes.
L’agence s’attend à ce que leur tribu ne tarde à vouloir prendre sa revanche contre le front al-Nosra, d'ores et déjà laminé par des combats fratricides aussi bien contre l’EIIL à Deir Ezzor, que contre l’ASL à Deraa.
Deir Ezzor: Nosra et FI appellent au secours
A Deir Ezzor, les combats se poursuivent entre le Nosra et la milice pro saoudienne du Front Islamique d’un côté et l’EIIL de l’autre.
Selon le site d’information libanais al-Hadath News, la milice désavouée d’Al-Qaïda s’est emparée de deux villages al-Braïha et al-salhiya situés à 3 Km de la localité d’al-Bassira , alors que les miliciens de Nosra et de la FI lancent des appels au secours à travers les sites des coordination et leurs comptes Twitter .
Auparavant, ces sites avaient fait état de la mort d'un grand nombre (indéterminé) de miliciens EIIL et de 12 autres faits prisonniers dans une embuscade dans la province est de Deir Ezzor.
En même temps, les liquidations se poursuivent : au lendemain de l’exécution d’un important dirigeant de l’EIIL, Abou Omar al-chichani, c’est un chef du Nosra, Mohammad Hussein al-Faraj qui a été abattu
L’AFP a pour sa part rendu compte de quatre combattants islamistes ayant été tués dans la nuit lors de combats avec l’EIIL.
Ghouta orientale: divergences et combats
Or il semble que la frénésie des combats fratricides ait atteint les portes de la Ghouta orientale de Damas, et plus particulièrement Mliha, où les divergences entre les milices ont finalement pris la forme d'accrochages violents aux armes légères et moyennes. Ils ont opposé les partisans de la milice «al-Itihad al-Islami li Ajnad al-Cham » d’une part et ceux du Front Islamique de l’autre, selon le journal libanais al-Akhbar.
Au terme de ces affrontements, les premiers ont décidé de quitter la Ghouta et de se rendre à Zabadaneh et environs, dernières poches des miliciens dans le Qalamoune, à l’est de Damas.
Selon une source proche de cette milice, plusieurs raisons sont dernière cette décision : dont le refus du FI de l’approvisionner en armes. Le FI est également critiqué pour avoir conclu des transactions avec les autorités syriennes, pour obtenir la libération de détenus de Douma chez le pouvoir (des miliciens), en échange des kidnappés de la cité industrielle de Deraa (des civils).
Le FI est également accusé d’avoir enfreint à l’accord conclu avec l’Ittihad, en fonction duquel les miliciens de ce dernier combattent les militaires réguliers à Mliha, alors que ceux du FI se doivent de la faire à Jobar. En réalité, le FI se contente du front de Douma seulement.
« Les combattants de l’Ittihad ont entendu parler ces derniers temps que les religieux de Douma s’emploient pour réaliser un compromis entre eux et les autorités syriennes, alors qu’ils interdisent tout accord dans d’autres localités de la Ghouta », ajoute la source au journal libanais.
L'égorgeur d'Alep
L’agence arabophone Asia News a publié sur son site la photographie qu’elle a reprise d’un site de l’EIIL de l’égorgeur d’Alep.
Une photo qui ne montre pas grand, si ce n’est un homme encagoulé, portant des lunettes noires, à la stature énorme, et portant un sabre qui ne le quitte pas.
C'est lui qui exéute les entences d'ablation des mains de tous ceux qui commettent des actes de vols.
Sachant que la législation islamique interdit le recours à un tel châtiment qu’après avoir enrayé les causes qui amènent les individus à recourir aux vols, comme la pauvreté ou autres.
Hassaké: combats et négociations
Dans la ville de Hassaké au nord-est de la Syrie, des combats ont éclaté entre les milices kurdes et des membres des forces de défense nationale (loyalistes)
Selon l'OSDH, rapporté par l'AFP, quatre combattants kurdes et sept membres des forces de la défense nationale (loyalistes) ont été tués.
L'agence Asia News donne un autre bilan:6 combattants kurdes tués, dont une combattante femme, ainsi que deux membres des forces de défense nationale et deux civils.
Les affrontements ont été déclenchés lorsque ces derniers ont érigé un barrage à l'entrée d'un quarteir et ont essuyé des tirs de feu.
Des négociations ont lieu en vue d'une réconciliation.