Le général dissident Khalifa Haftar a accentué la pression sur les autorités en exigeant la mise en place d’un "Conseil présidentiel" pour mener une période de transition.
Le gouvernement libyen a demandé jeudi à toutes les milices de quitter Tripoli en réaction à un appel à l'aide du Parlement lancé à d'ex-rebelles, face à un général dissident qui rallie de plus en plus de soutiens.
Plusieurs milices de Misrata (ouest) sont entrées dans la banlieue-sud de Tripoli jeudi, selon des témoins et des ex-rebelles, répondant à l'appel du président du Congrès général national (CGN, Parlement) qui leur avait demandé de venir "protéger la capitale et les institutions de l'Etat" après une attaque dimanche contre le Congrès.
En réaction, le cabinet du Premier ministre sortant Abdallah Al-Theni a appelé "tous les chefs de brigades armées dans le grand Tripoli à rester loin de la scène politique pour ne pas mettre en danger la ville et ses habitants", selon un communiqué lu par le ministre de la Culture, Habib Lamine.
Les autorités libyennes ont été jusque-là incapables de contenir les puissantes milices armées formées de rebelles qui ont participé à la révolte en 2011 contre le régime Kadhafi, n'ayant pas pu mettre en place une police ou une armée disciplinées.
Au milieu de cette confusion totale, le général dissident Khalifa Haftar a accentué la pression sur les autorités en exigeant la mise en place d'un "Conseil présidentiel" pour mener une période de transition dans un pays devenu selon lui un "repaire pour les terroristes".
Sa feuille de route prévoit la suspension du CGN, la plus haute autorité politique et législative, de plus en plus contesté dans un pays miné par l'anarchie et les violences depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.