Nosra et EIIL se massacrent à coup de liquidations et d’exécutions. Zahrane Allouche en personne menacé. Une attaque contre un meeting électorale tue 21 Syriens à Deraa
Les responsables de la délégation syrienne auraient été empoisonnés à Genève, lors de la dernière rencontre internationale qui s’est tenue le mois de février dernier avec l’opposition pro occidentale.
Selon le site d’information al-Mada, à la foi de sources syriennes haut-placées, de retour de la capitale helvétique, plusieurs responsables syriens ont eu des problèmes de santé.
Dont Walid Mouallem, le ministre syrien des affaires étrangères syriennes qui a du être hospitalisé en mars dernier dans un hôpital libanais pour des problèmes cardio-vasculaires.
Ainsi que le ministre de l’information Omrane Zoebi qui a lui aussi passé un séjour d’une vingtaine de jours dans un centre hospitalier.
Dans les coulisses, la direction syrienne soupçonne sérieusement des tentatives d’assassinats.
Sleimani chez les Assad
Le numéro un de la division d’al-Quds au sein des Gardiens de la révolution iranienne, le général Kassem Sleimani s’est rendu ces derniers jours en Syrie.
Selon le site d’infos libanais, al-Hadath News, il a visité la famille du commandant des forces de défense nationale syrienne, forces supplétives de l’armée syrienne, le général Hilal al-Assad qui a été tué dernièrement dans une opération dans la province de Lattaquié à l’est de la Syrie.
Liquidations et contre liquidations
Les combats fratricides entre les deux milices sœurs d’Al-Qaïda ont atteint des proportions inégalées à un moment où elles en sont à perpétrer des massacres mutuels, le tout soigneusement filmé en vidéo et posté sur You Tube.
Parmi ces morts ont figuré le chef tchétchène de l’EIIL, Abou Omar al-Chichani, ainsi que le chef de la brigade de l’artillerie et des chars de la milice Cham al-Islam qui fait partie de la milice pro saoudienne Front islamique (FI).
Jeudi, c’est avec l’aide de cette dernière que le front al-Nosra a exécuté trois dirigeants de l’EIIL, après les avoir enlevés dans une embuscade à Menbej au nord de la province d’Alep, alors qu’ils étaient de retour de Raqqa.
Le Nosra a également arrêté 5 membres de l’EIIL dans la province de Deir Ezzor, 5 autres dans le village Tawwamat également à Deir Ezzor, dont un marocain, un tunisien et un algérien.
Sans tarder, l’EIIL est passé lui aussi à la riposte. Exécutant 29 membres du FI et 3 du Nosra enlevés du village Choula.
Allouche en personne
Selon l’agence Asia News, l’EIIL a menacé le dirigeant du Jaïch al-Islam, colonne vertébrale du FI, le pro saoudien Zahrane Allouche. « Je le vois d’ores et déjà égorgé aux mains des lions de l’Etats (appellation de l’EIIL) pour qu’il soit un exemple pour tous ceux qui ont l’outrage de manquer de respect à notre cheikh al-Baghdadi », le chef de l’EIIL.
Dans son communiqué, ce dernier critique aussi bien la coalition de l’opposition et l’Etat-major qui supervise l’Armée syrienne libre : « Nous savons que la coalition et l’instance de l’Etat-major se sont alliés aux Etats qui combattent l’Islam et les Musulmans, dont à leur tête les Etats-Unis et la France (...) de plus ils se sont étroitement liés aux tyrans de la région qui ont usurpé les biens des musulmans pour combattre l’Islam et les Musulmans au nom du terrorisme, comme l’Arabie saoudite et le Qatar et autre ».
Attaque meurtrière contre un meeting électoral
Au sud de la Syrie, une attaque contre un meeting électoral a fauché dans la nuit de jeudi à vendredi la vie à 21 syriens et blessé 30 autres, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
La distribution du bilan diffère d’un organe à l’autre. Selon l’OSDH, instance de l’insurrection, onze civils dont un enfant et six miliciens pro-régime figurent parmi les morts. Alors que le site d’info irakien Observer ME cite 20 civils tués, et 75 autres blessés. Des obus et non pas un seul selon l’OSDSH, étant tombés sur une tente dressée dans le quartier de l'aéroport. L’OSDH a également accusé des rebelles islamistes, comme s’il s’agit pour lui de désinculper les milices laïques, comme l’ASL, dont le répertoire sanguinaire n’a rien à envier aux autres milices.
Le gouverneur de la province de Deraa, Mohamad al-Hanous, a assuré à la télévision que "le crime des terroristes n'empêcherait pas les Syriens de voter".
Deraa : l’armée continue
Toujours au sud, l’armée syrienne continue son opération pour sécuriser l’ouest de la province de Deraa, où il a bombardé plusieurs positions rebelles au nord-est de Deraa, à Manchiyyeh, et Lajat, a indiqué la télévision iranienne arabophone al-Alam.
Les miliciens ont miné des bâtiments et des écoles pour entraver l’avancée des forces régulières dans la localité d’Ankhel et tentent de les divertir en provoquant des accrochages dans différents quartiers de Deraa.
Les dernières informations rendent compte d'une attaque qui a été menée par les miliciens de l'ASL et autres contre les positions de l'armée dans la localité de Nawa, conquise ces derniers jours.
Alep bientôt 'confortable'
S’agissant de la situation à l‘ouest d’Alep, où les forces gouvernementales ont finalement sécurisé la prison centrale d’Alep, qui était assiégée par les rebelles depuis plus d’un an et demi, une source militaire syrienne a annoncé à l'AFP que l'armée avait pris le contrôle de "plusieurs secteurs autour de la prison", et "prochainement, Alep sera dans une situation plus confortable", sans plus de précisions.