Les relations entre l’Irak et la Turquie, qui avaient connu une embellie après 2010, se sont ensuite nettement détériorées.
L'Irak a présenté vendredi une plainte devant une instance internationale contre la Turquie pour avoir commencé à livrer à l'étranger du pétrole du Kurdistan irakien sans son autorisation, au risque d'envenimer les relations déjà tendues entre les deux pays.
L'exportation de ce pétrole devrait aussi aggraver les différends entre la région autonome kurde, dans le nord de l'Irak, et le pouvoir central à Bagdad qui se livrent une bataille sur le contrôle des exportations de brut: Bagdad estime que le pétrole appartient au pays tout entier, tandis que le Kurdistan veut traiter directement avec des compagnies pétrolières.
"Le ministère du Pétrole d'Irak a envoyé une demande d'arbitrage à la Chambre de commerce internationale (ICC à Paris) à l'encontre de la République de Turquie et de son opérateur Botas", indique le ministère dans un communiqué.
"En transportant et stockant du brut du Kurdistan, et en le chargeant sur un tanker à Ceyhan, le tout sans l'autorisation du ministère irakien du Pétrole, la Turquie et Botas ont enfreint leurs obligations stipulées dans l'Accord sur l'oléoduc Irak-Turquie", ajoute-t-il.
- Réclamer des 'dommages' -
Le ministère a indiqué avoir demandé à la ICC d'ordonner à la Turquie et au groupe public turc Botas de "cesser tout chargement, tout transport et tout stockage non autorisé de brut", ajoutant qu'il souhaitait obtenir des dommages de plus de 250 millions de dollars.
Quelques heures plus tôt, le ministre turc de l'Energie Taner Yildiz avait annoncé que son pays avait commencé à livrer jeudi du pétrole pompé au Kurdistan irakien et stocké dans le port méditerranéen de Ceyhan.
Le gouvernement irakien insiste sur le fait qu'il est le seul habilité à exporter le pétrole, dont les recettes fournissent à l'Etat 95% de ses revenus. Un responsable turc, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a indiqué à l'AFP qu'Ankara n'avait pas été informé de la décision de Bagdad auprès de l'ICC.
Les relations entre l'Irak et la Turquie, qui avaient connu une embellie après 2010, se sont ensuite nettement détériorées.