Le pape entamme à Amman une visite de trois jours au Proche-Orient placée sous le signe du dialogue œcuménique et inter-religieux.
Le pape François a lancé samedi à Amman un appel "urgent" pour une "solution pacifique" à la crise syrienne et une "solution juste" au conflit palestino-israélien, ainsi qu'au respect des droits de la minorité chrétienne au Proche-Orient.
"J'encourage les autorités du royaume jordanien à persévérer dans leurs efforts pour rechercher une paix durable dans toute la région. Ce grand objectif nécessite d'urgence que soit trouvée une solution pacifique à la crise en Syrie, ainsi qu'une solution juste au conflit palestino-israélien", a affirmé le pape argentin devant le roi Abdallah II de Jordanie.
"La Jordanie a offert un accueil généreux à un grand nombre de réfugiés palestiniens et irakiens, ainsi qu'à d'autres venus de régions en conflit, notamment la Syrie voisine, ravagée par un conflit qui a duré trop longtemps. Une telle générosité mérite l'appréciation et le soutien de la communauté internationale", a-t-il souligné.
Le pape, qui entamait à Amman une visite de trois jours au Proche-Orient placée sous le signe du dialogue œcuménique et inter-religieux, a consacré l'autre partie de son discours à la question délicate de la liberté religieuse dans la région, que de nombreux chrétiens quittent face à la montée de l'islamisme.
"Les chrétiens se considèrent et sont effectivement des citoyens à part entière. Et comme tels, ils cherchent, avec les autres citoyens musulmans, à donner leur contribution particulière à la société", a insisté François, citant leur rôle dans l'éducation et la santé et rappelant qu'ils sont là "depuis le temps des apôtres" de Jésus.
"La liberté religieuse est un droit fondamental et nous espérons qu'elle soit tenue en grande considération dans tout le Moyen-Orient. Cela comporte la liberté individuelle et collective de suivre sa propre conscience en matière religieuse: autrement dit la liberté de culte, la liberté de choisir la religion que l'on croit être vraie et de professer publiquement sa propre foi", a déclaré le pape.
Au début de cette visite qui doit le mener dimanche et lundi à Bethléem et à Jérusalem, François a exprimé "son profond respect pour la communauté musulmane" et salué les efforts du roi Abdallah II pour "promouvoir une meilleure compréhension des vertus enseignées par l'islam et un climat de coexistence sereine entre les croyants des différentes religions".
Le pape s'est ensuite rendu dans le stade d'Amman, dont il a fait le tour à bord d'une voiture découverte, devant une foule enthousiaste agitant des drapeaux. Il doit célébrer la messe dans le stade, avant de se rendre en fin de journée sur les bords du Jourdain.