23-11-2024 09:04 AM Jerusalem Timing

Ukraine: l’élection présidentielle a démarré

Ukraine: l’élection présidentielle a démarré

Election présidentielle: milliardaires, nationalistes, pro-russes, et une diva.. résistance à l’Est..

 


Près de 35,5 millions d'Ukrainiens sont appelés dimanche aux urnes pour élire le nouveau président du pays confronté à une crise politique et sociale profonde, rapporte le correspondant de RIA Novosti à Kiev.


Au total, 33.600 bureaux de vote sont prêts à accueillir les électeurs à travers le pays. A la veille du scrutin, les autorités de Kiev ont déclaré qu'il était impossible d'organiser le processus électoral dans certains districts des régions de Donetsk et de Lougansk (est) en raison d'activités des militants fédéralistes qui ne reconnaissent pas les nouveaux dirigeants du pays arrivés au pouvoir suite au renversement fin février du président Viktor Ianoukovitch, actuellement réfugié en Russie.

Les dénommées "républiques populaires" de Donetsk et de Lougansk ayant proclamé leur indépendance vis-à-vis de Kiev ont refusé de prendre part à l'élection de dimanche, qui se déroule dans un contexte d'opération dite antiterroriste menée par les autorités dans le sud-est du pays.

A ce titre, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en Ukraine a rappelé ses observateurs chargés de suivre l'élection présidentielle ukrainienne dans la région de Donetsk (est), selon  une source au sein de l'organisation.

"Il n'y aura pas d'observateurs de l'OSCE dans la ville de Donetsk", a fait savoir la source.

Auparavant, le chef de la mission de l'OSCE en Ukraine Ilkka Kanerva a déclaré dans une interview avec la chaîne finlandaise Yle que des individus armés s'étaient emparés de bureaux de vote dans les régions de Donetsk et de Lougansk, sans toutefois préciser les lieux exacts des incidents.

Lundi, les observateurs de l'OSCE tiendront une conférence de presse au cours de laquelle ils donneront une évaluation préliminaire de l'organisation du scrutin.


Election présidentielle: milliardaires, nationalistes, pro-russes, et une diva


Deux milliardaires, des ultra-nationalistes, des personnalités issues du mouvement de contestation de Maïdan, leurs ennemis pro-russes et une diva: une vingtaine de candidats sont en lice dimanche dans la course à la présidence en Ukraine.
   

Petro Porochenko: le milliardaire, roi du chocolat et grand favori
   
Propriétaire d'une prospère holding produisant les chocolats Roshen, il s'est enrichi dans les années 1990 sur les ruines de l'Union soviétique. A 48 ans et fort d'une fortune estimée à 1,6 milliard de dollars, il est le seul oligarque qui n'a pas hésité à mettre ouvertement sa puissance financière et médiatique - avec la chaîne de télévision Kanal 5 - au service de la contestation pro-européenne à Kiev qui a conduit à la chute du président Viktor Ianoukovitch.
   
Sa côte de popularité a grimpé en flèche malgré son passé de transfuge: il a été l'un des fondateurs du Parti des régions, ex-formation de Viktor Ianoukovitch et son ministre de l'Economie. Elu président, il promet de régler le problème avec la Russie et l'insurrection séparatiste en trois mois". Il est crédité de 44% des intentions de vote.
   
   
Ioulia Timochenko, le retour raté de la dame de fer

Célèbre en Occident, la diva à la tresse blonde, icône de la révolution pro-occidentale de 2004 est réapparue sur le devant de la scène en février juste après sa libération de prison où l'avait enfermée la justice de l'ex-président Viktor Ianoukovitch.
   
Prenant la parole sur une chaise roulante devant la foule qui pleurait les morts de la répression sanglante de Maïdan, la dame de fer de 53 ans reçoit un accueil mitigé.
   
Depuis, elle multiplie les déclarations choc, lance un mouvement de "résistance" à l'agression russe, promet l'adhésion à l'Union européenne et un référendum sur une adhésion à l'Otan. Rien n'y fait: elle ne recueille que 8% des intentions de vote, malgré un rebond ces derniers jours.
   
Enrichie dans le tumulte des années post-soviétique, un passé plein de zones d'ombres, elle promet une lutte sans merci contre les oligarques et une "troisième révolution" si elle n'est pas élue.
   
   
Serguiï Tiguipko, l'ex-banquier pro-russe
   
A 54 ans et crédité de 7% des intentions de vote, il veut rétablir les relations économiques avec la Russie malgré la crise sans précédent entre les deux Etats que certains qualifient de "guerre non déclarée".
   
Ancien banquier et milliardaire, il était directeur de la campagne de Viktor Ianoukovitch qui a conduit en 2004 à la révolution orange et au fiasco pour son candidat. Après avoir pris ses distances, il a de nouveau rejoint le camp de M. Ianoukovitch en 2010, devenant vice-Premier ministre et conduisant une très impopulaire réforme des retraites.
   
Seul candidat de poids ouvertement pro-russe, il a déploré dans une interview à l'AFP de ne pas pouvoir mener campagne pour des raisons de sécurité dans les régions séparatistes de l'Est où les insurgés armés ne reconnaissent pas la légitimité de la présidentielle ukrainienne.
   
 
Anatoli Gritsenko, le "faucon" partisan d'une adhésion à l'Otan

Ex-ministre de la Défense et partisan de l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan, il estime que Vladimir Poutine a lancé la troisième guerre mondiale et prône des mesures radicales pour faire face à l'"agression" russe. A 56 ans, il jouit d'une certaine popularité auprès des anciens manifestants du Maïdan mais n'est crédité que de 7,5% des intentions de vote.
   
   
Mikhaïlo Dobkine, le mal-aimé à Kiev
   
Ex-gouverneur de l'ancienne capitale ukrainienne Kharkiv, Mikhaïlo Dobkine a soutenu les violences contre les manifestants pro-européens à Kiev qu'il avait qualifiés de "monstres" et de "clowns". Il s'illustre par ses méthodes musclées contre les opposants.
   
Après avoir flirté avec les idées séparatistes, il se présente désormais à 44 ans comme partisan d'une "Ukraine unie" malgré les poursuites judiciaires pour "atteinte à l'intégrité territoriale" du pays dont il fait l'objet. Malaimé à Kiev où ses affiches de campagne sont systématiquement vandalisées, il est crédité de 2,6%.
   
   
Les ultra-nationalistes Oleg Tiagnibok et Dmytro Iaroch

A 45 ans, Oleg Tiagnibok, le patron du parti Svoboda, a réussi à s'imposer sur la scène politique grâce à son rôle dans le mouvement du Maïdan et malgré une réputation d'antisémitisme qui lui colle à la peau. La discipline de son parti et son service d'ordre efficace pour protéger les manifestants ont permis à plusieurs membres de son parti d'entrer dans le gouvernement provisoire. Mais lui-même est passé au second plan ces dernières semaines.
   
Dmytro Iaroch, est la bête noire des Russes qui le recherchent pour "terrorisme". A 42 ans, le leader du mouvement ultranationaliste paramilitaire Pravy Sektor, qui  a radicalisé la contestation du Maïdan à coups de cocktails molotov contribuant à la chute de Viktor Ianoukovitch est considéré comme "fasciste" dans les régions pro-russes du pays.
   

Le nouveau président ukrainien sera élu pour un mandat de cinq ans. Les premiers résultats préliminaires du vote devront être annoncés lundi 26 mai.

Les habitants de Kiev sont également invités à élire le maire et le conseil municipal de la capitale. Des élections municipales sont également organisées dans les villes d'Odessa, de Nikolaïev, de Kherson (sud), ainsi qu'à Tchernivtsi (ouest).

 

Source: Ria Novosti avec AFP