Sleiman a quitté Baabda, le bloc du 14 Mars annonce sa résistance politique face au vide présidentiel
Le député Ali Fayyad, membre du bloc du Hezbollah, a affirmé que " le candidat qui ne soutient pas la Résistance ne sera jamais élu comme président de la République ".
Fayyad a assuré que personne ne pourra réduire l'ampleur des exploits de la Résistance, considérant que cette dernière " est toujours le choix pour libérer le territoire, défendre l'Etat et préserver sa souveraineté ".
De son côté, le ministre de l'Industrie du Hezbollah, Hussein Hajj Hassan, a considéré que le plus grand ennemi à la Résistance était le schisme national et que consolider la Résistance et ses armes, que ce soit en Palestine ou au Liban, se faisait par l'union nationale.
Il a applaudi la récente réconciliation de Brih, mettant l'accent sur l'importance de l'union au sein du pays et de l'oubli des souvenirs de la guerre civile.
Le ministre a mis en garde contre l'adoption du confessionnalisme, lequel contribue à accentuer la division au Liban.
Il a enfin signalé que la Résistance avait réalisé une "victoire pour tous les Libanais", en 2000, en poussant les forces israéliennes à se retirer de la majorité du Liban-Sud.
Sleiman a quitté Baabda
Samedi, l'ancien président de la République, Michel Sleiman, a appelé, à réviser les prérogatives du Conseil constitutionnel, donc à amender la Constitution, et ce pour éviter le blocage en son sein, comme en témoigne le pays actuellement.
Bilan négatif: les blocages politiques sont devenus plus systématiques qu'auparavant; sur le plan sécuritaire, le Liban a été le théâtre d'une dégradation continue qui n'a commencé à être résorbée que ces deux derniers mois grâce à l'intervention du Hezbollah auprés de l'armée syrienne contre les takfiris et les pauseurs de bombes dans différentes régions du Liban surtout dans la banlieue-sud de Beyrouth ; l'économie est littéralement par terre, le social gronde et les réformes de société sont presque totalement absentes ou alors trop timides.
L'ex- chef de l'Etat a indiqué au cours de son discours d'adieu qu'il " était temps de mettre en place une stratégie de défense comme prélude à la création d'un état fort.
Il a exhorté la Chambre des députés à élire son successeur pour éviter la responsabilité d'une vacance au sein de la première instance du pays et étant donné que ce vide est un danger, surtout qu'il est intentionnel.
M. Sleiman a applaudi l'armée libanaise et les forces de sécurité pour avoir réalisé des victoires importantes, notamment dans la lutte contre le terrorisme et l'application des plans de sécurité à travers le pays.
" Les exploits de ces deux institutions sont la preuve de leur engagement à la Constitution et aux lois libanaises ", a-t-il fait remarquer.
Il a également rappelé que le comité de dialogue national avait approuvé la Déclaration de Baabda, qui avait obtenu le soutien de la communauté internationale.
" La Déclaration de Baabda restera le seul moyen pour garder le Liban à l'écart des conflits étrangers ", a-t-il insisté.
Quant à la situation en Syrie, Sleiman a souhaité que la guerre civile prenne fin le plus tôt possible pour que ce pays voisin puisse retrouver son unité.
" Nous avons réussi à avoir de bonnes relations diplomatiques avec la Syrie, comme le stipule le Pacte national ", a-t-il signalé, précisant en conclusion qu'il fallait " renforcer les relations bilatérales entre les deux pays ".
Le bloc du 14 Mars annonce sa résistance politique
Les députés libanais n'ont pas réussi à empêcher un vide à la tête de l'Etat, le mandat du président Michel Sleiman ayant pris fin dans la nuit du 24 au 25 mai à minuit. Dans une tentative de dernière minute, les députés du 14 Mars et plusieurs députés indépendants se sont rendus samedi soir au Parlement, dans le centre-ville de Beyrouth, pour marquer le coup et exprimer leur rejet du vide à la présidence de la République. Ils étaient présents dans l'hémicycle, pour le principe, mais la séance n'a pu se tenir faute de quorum.
"Nous sommes venus pour souligner la nécessité d'élire un nouveau chef de l'Etat, ont affirmé les députés du 14 Mars dans un communiqué diffusé samedi soir. Depuis la naissance du mouvement du 14 Mars, nous avons considéré la présidentielle comme étant une étape importante pour assurer les valeurs de la République qui est basée sur le pacte national, la Constitution et la démocratie parlementaire. Mais le camp adverse y a vu une opportunité pour saboter la République et la Constitution en éliminant le rôle du Parlement. L'élection d'un nouveau président est un devoir national et non pas une compétition, ajoute le texte du 14 Mars. Nous nous engageons à protéger l'accord de Taëf et à appliquer les résolutions internationales et la Déclaration de Baabda. Nous ne nous soumettrons ni au chantage ni à la pression et nous ferons face à toute tentative de vouloir déstabiliser la sécurité ou l'économie du pays". Les députés du 14 Mars ont enfin appelé tous les parlementaires à se rendre au Parlement pour élire un nouveau président. "Nous prenons très au sérieux le vide présidentiel et cette situation ne doit pas durer, ajoute le texte. Le rôle principal du Parlement est délire un nouveau chef de l'Etat".
Selon des médias libanais les parlementaires du mouvement ne participeront qu'aux séances électorales et boycotteront les réunions qui seraient convoquées pour légiférer. La séance parlementaire consacrée à la grille des salaires, fixée par le président de la Chambre au mardi 27 mai, et que de nombreux juristes estiment contraire à la Constitution, devrait ainsi être reportée faute de quorum.