"Connaissez-vous quelqu’un qui puisse soutenir la révolution comme l’Iran et la Russie qui soutiennent le régime?", a-t-il demandé
Libérez vos pays, a lancé l’ancien chef de la coalition de l’opposition syrienne Moaz al-Khatib en s’adressant à ceux qui demandent au peuple syrien de se sacrifier pour renverser le président syrien Bachar al-Assad.
Pour la deuxième fois en moins d’une semaine ce leader de l’opposition syrienne est revenu à la charge non seulement contre les « Amis de la Syrie », en allusion aux monarchies arabes et aux puissances occidentales qui soutiennent l’insurrection en Syrie, mais aussi contre les opposants syriens qui tournent dans leur orbite.
« Certains dirigeants et penseurs réclament opérationnellement de continuer à verser du sang jusqu’au dernier enfant syrien, et par-dessus tout de faire face à l’Iran et à l’ennemi russe,..., alors que d’autres louent le régime, comme s’ils étaient sous son charme », a écrit Khatib sur son compte Twitter.
Et de s’interroger : « connaissez-vous quelqu’un qui puisse soutenir notre révolution, comme l’Iran et la Russie soutiennent le régime,.., à cette occasion, je vous suggère de libérer vos pays d’abord, et de ne pas boire le sang de nos fils qui a coloré notre terre... »
Sont spécifiquement visées par son appel, les pays arabes du Golfe qui disent vouloir soutenir la révolution syrienne pour la démocratie, alors qu’ils conservent soigneusement chez eux des régimes royalistes tyranniques et archaïques.
Khatib continue sur son compte en s’adressant: « aux messieurs politiciens, experts et intellectuels révolutionnaires et à tous ceux qui nous ont conseillé durant de longues années sans jamais nous transmettre une seule information juste, et à ceux qui disent détenir les avis de certaines puissances, comme par inspiration, ..., sans oublier les chefs de partis dont le nombre des partisans sur Facebook ne dépassent pas celui des passagers d’un bus , et à tous ceux qui sont toujours pressés et s’attaquent à toute chose avant de comprendre », en demandant : « avancez vos suggestions et pour faire cesser l’effusion de sang dans notre pays, que soit opérationnellement ou même théoriquement. Je vous en remercierai un à un, je m’excuserai auprès de vous un à un, sachant que ceux qui se trompent parmi vous n’ont jamais le courage de le reconnaitre et de s’excuser ».
La semaine passée, Khatib avait soulevé un tollé dans le rangs des opposants pro occidentaux et pro monarchies arabes en taxant les Amis de la Syrie de « menteurs, d’imposteurs et d’hypocrites », et en suggérant comme solution de négocier avec le président syrien, pour mettre fin aux violences et former un gouvernement d’union nationale, loin de l’inertie de la Communauté internationale.
« Cessez donc, c’est votre patrie qui se perd, en êtes-vous conscients », a conclu Khatib.
Son initiative a été lancée au Caire, devant le chef de la diplomatie égyptienne Nabil Fahmi, en collaboration avec une autre figure emblématique de l’opposition syrienne Haythma Mannaa, ainsi que Aref Dalila, Walid al-Bounni, ainsi que le célèbre acteur syrien Jamal Sleïmane.