24-11-2024 06:07 PM Jerusalem Timing

"Le Liban est menacé si les expatriés perdaient leur nationalité d’origine"

Le MAE libanais a exposé sa politique sa "politique d’émigration", dont l’objectif est de rétablir les liens entre le Liban officiel et la diaspora, et qui se résume en cinq points..



 
Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a souligné ce vendredi l'importance du "rôle décisif" joué par les expatriés sur les plans économique et social, assurant que le Liban serait menacé dans son existence si les expatriés perdaient leur identité d'origine et appelant à l'adoption d'un projet de loi électorale prenant en compte la diaspora libanaise.

M. Bassil s'est exprimé lors de son inauguration de la première conférence sur les expatriés à l'hôtel Hilton-Habtoor, en présence de plus de 200 personnes d'origine libanaise et reconnues sur la scène internationale.

"Vous êtes l'énergie du Liban (...) et nous souhaitons être à la hauteur de vos attentes. Nous n'accepterons rien de moins que le succès d'un partenariat efficace entre le Liban officiel et le Liban des émigrants". C'est par ces mots que M. Bassil s'est adressé à son audience, notant que la sauvegarde du Liban - nation, entité et message - était de la responsabilité de tous les Libanais, résidents et émigrants. Quant au partenariat entre ces deux composantes de la société libanaise, il doit être basé, selon lui, sur le dialogue, l'interactivité et les échanges.

"Nous voulons tirer des leçons de vos succès et vos expériences à l'étranger et, en contrepartie, vous informer de notre vision pour que votre potentiel soit exploité pour l'intérêt du Liban", a-t-il expliqué.

"Vous êtes la richesse, l'énergie et le potentiel du Liban. Vous êtes aussi notre fierté (...). Le Liban à besoin de votre sentiment d'appartenance à votre pays d'origine", a-t-il poursuivi.

M. Bassil a ensuite exposé sa "politique d'émigration", dont l'objectif est de rétablir les liens entre le Liban officiel et la diaspora, et qui consiste en cinq points: le droit à la nationalité, les droits politiques, l'économie de l'émigration, l'infrastructure de l'émigration et l'institutionnalisation de la communication.

Au sujet de la nationalité, il a expliqué qu'il était du devoir de l'Etat de restituer la nationalité libanaise aux émigrés et de faciliter l'enregistrement des enfants de ces derniers auprès des ambassades.

"Il est inadmissible qu'un pays qui accueille 450.000 réfugiés palestiniens et un million de réfugiés syriens abandonne des millions de ses ressortissants en les privant de leur droit à la nationalité. Le Liban est menacé dans son identité et son existence si nous ne préservons pas cette identité et si nous ne la transmettons pas aux Libanais de la diaspora", a-t-il martelé.

En outre, le ministre a insisté sur le droit des expatriés à participer à la vie politique libanaise. "Les expatriés sont plus nombreux que les Libanais résidents. Comment pouvons-nous leur demander de l'aide quand nous les privons de toute participation à la vie politique?" s'est-il demandé.

"Les expatriés doivent être représentés au Parlement par un député pour chaque continent. Il faudrait également faciliter les opération de vote par l'adoption du vote électronique", a-t-il dit, appelant de même à les prendre en compte dans le projet de loi électorale.

Il a également appelé à offrir aux expatriés des opportunités d'investissement au Liban, en particulier dans les secteurs de l'énergie et de l'électricité, surtout que ces derniers boostent l'économie libanaise - les sommes qu'ils transfèrent annuellement à leur pays d'origine contribuant à 20% du PNB.

Par ailleurs, le ministre a souligné la nécessité de mettre en place un réseau de communication entre les Libanais résidents et expatriés.

"Le Liban et son message sont uniques. Notre unité est primordiale pour l'édification de l'Etat. Que gagnerait notre pays s'il perdait sa diaspora?" a-t-il conclu.