le pire est à craindre le jour J, le 3 juillet prochain.
Une chose est sure: les images de la ruée des réfugiés syriens vers les bureaux de vote à l’enceinte de l’ambassade de Syrie à Liban ont dévoilé l’ampleur des mensonges véhiculés par les opposants pro occidentaux et leurs alliés occidentaux et arabes sur la popularité du président syrien Bachar al-Assad et l’humeur du peuple syrien.
Depuis le début de la crise, toute une panoplie de canulars avait été déployée pour sataniser le dirigeant syrien. L’un d’entre eux consistait à le présenter comme étant totalement banni par toutes les catégories du peuple syrien. Excepté celle de sa communauté, les Alaouites. Et à la rigueur. Certains opposants alaouites étaient parfois jetés au-devant de la scène médiatique pour démentir cette idée.
Concernant la communauté des syriens chrétiens, leur position était présentée comme un choix à faire entre deux maux, celui du pouvoir en place étant le moindre. Très rarement était affichées leurs positions qui louent les avantages du pouvoir des Assad en Syrie, malgré ses lacunes aussi.
Ne pas voir ce qui est visible
Malgré la présence d’une partie de la population syrienne parfaitement acquise au mépris du clan des Assad, il a toujours existé une autre partie qui lui est toute autant loyaliste.
Personne ne pouvant se targuer connaitre la part des uns et des autres.
Or ce que l’opposition syrienne s’est attelé à faire, depuis l’éclatement de cette crise, c’est de ne jamais voir cette autre partie du peuple syrien, de minimiser son ampleur quand elle se manifestait de temps à autre, ou de la ridiculiser ou de la décrédibiliser si elle s’affichait ostensiblement.
Il faut garder à l’esprit qu’au moment même où les opposants syriens organisaient des manifestations dans les différentes régions syriennes pour réclamer des réformes, d’énormes manifestations étaient organisées dans les grandes villes syriennes, Damas et Alep surtout pour soutenir le pouvoir tout en admettant le bien fondé des revendications de réformes.
La démonstration électorale de ces trois derniers jours au Liban ressuscite cette popularité. Et avec les mêmes moyens des opposants pro occidentaux et leurs alliés de l’étouffer.
Ingédients de dénigrement, et bavures
Premier ingrédient de la recette de dénigrement, est celle décrédibiliser l'évènement. En soupçonnant « une mise en scène réalisée par le régime syrien et ses alliés libanais », selon les propos de Bader Jamouss, un membre de la Coalition de l’opposition syrienne.
Il a expliqué l’affluence énorme, visible à l'oeil nu et filmée par les caméras des agences internationales, comme étant provoquée volontairement par la coupure de la voie qui mène à l’ambassade. Sachant que les images véhiculées par les agences et les medias montrent bien que des voitures ont été contraintes de changer leur direction, pour consacrer une voie libre aux votants syriens qui se rendaient à l’ambassade.
Deuxième ingrédient utilisé par Jamouss, est celui de soupçonner des pressions et des menaces présumées exercées contre les Syriens résidants au Liban, comme par exemple en menaçant de confisquer ou de ne pas renouveler leurs passeports, ou en les avertissant qu’ils seront traqués.
Il a prétendu que des éléments partisans libanais ont fait pression sur les réfugiés en leur confisquant leur papier d’identité puis en les leur restituant après avoir voté.
Et comme dans chaque foulée de mensonges, les bavures finissent toujours par se pointer : Jamouss a oublié d’expliquer comment ils ont voté sans papier d’identité !!
Même son de cloche et mêmes ingrédients de la part du chef de l’état-major de la milice de l’Armée syrienne libre, Abdel-Ilah Bachir qui s’est lui aussi à ridiculiser les scènes de déferlement surprenantes qui se sont déroulées à Beyrouth, les taxant de « mise en scène gratuites,..., réalisées sous la pression du régime ».
Quant à la bavure de Bachir, c’est d’avoir renouvelé la demande de l'opposition de s’abstenir de voter. Une demande qui renferme un aveu implicite de la volonté des Syriens de voter !
Le plaisir de l'esclavage
L’animateur syrien de la télévision qatarie al-Jazeera Fayçal Kassem s’est joint lui aussi à la campagne de dénigrement de cet évènement. Optant quant à lui pour un ton menaçant plus direct.
« Un groupe libanais a inscrit les noms de milliers de syriens inscrits en tant que réfugiés au Liban ayant participé au vote à l’ambassade syrienne, et il les présentera à la commission des réfugiés pour voir s’ils méritent le statut de réfugiés parce qu’ils jouissent de la protection du régime », a-t-il écrit sur son compte sur Face Book, adoptant la position des caciques du 14-mars au Liban qui ont réclamé le départ des syriens qui ont participé au scrutin.
Pour minimiser l’importance de l’évènement, Kassem recourt aux calculs mathématiques. Mentionnant que l’ambassadeur a indiqué que le nombre de ceux qui ont voté est de l’ordre de 80 milles (le chiffre annoncé le premier jour), il a prétendu que le nombre de réfugiés syriens au Liban s’élevé à près de 2 millions. Il n’est que d’1 million 300 mille, selon l’ONU, dont 700 mille en âge de vote.
« Et si les peuples trouvent du plaisir à l’esclavage, pourquoi certains voudraient-ils leur ôter ce plaisir ?», s’est-il interrogé dans sa conclusion. Une conclusion qui comporte aussi un aveu sur une volonté de participation des Syriens au vote.
Rentrez chez vous
Du côté des Libanais du camp du 14-mars, la vexation ne saurait être dissimulée.
Un député libanais du bloc du leader druze Walid Joumblatt, Akram Chhayyeb farouchement hostile à Damas a choisi de lancer dérisoirement: « des félicitations à l’ambassade syrienne la convocation des électeurs sans mandat», selon le site Now Media .
Alors que son camarade de parti, le député Marwane Hémadé s’est lancé dans une diatribe de haine, qualifiant la scène de honteuse et accusant les services de renseignements syriens en collaboration avec leurs alliés locaux d’avoir organisé selon ses termes « des manifestations honteuses des voyous du régime fasciste et de porteur de portait du criminel »
A l’instar de la journaliste May Chidiac, et d’autres caciques du 14-mars, Hémadé estime que ces scènes lui rappellent les jours qui ont précédé le retrait des syriens du Liban, lorsque ces derniers jouissaient d’une influence importante au pays des cèdres, avant la révolution du cèdre (2005).
Interrogé par la télévision AlManar sur les pressions et les menaces attribuées aux services de renseignements syriens pour persuader les syriens du Liban de voter, le ministre syrien de l’information Omrane Zoebi a répondu sarcastiquement: « c’est attribuer à nos services des atouts de force qui sont l'apanage des plus performants. On devrait nous consulter ».
Au fin fond de leurs propos pompeux, les opposants et leurs alliés cachent une conviction que les tendances du peuple syrien se démarquent de plus en plus des leurs.
Pour ceux qui connaissent leurs manœuvres machavéliques, il est clair que la partie n'est pas du tout terminée.
Pour le jour J, le 3 juin prochain, des actes sont prévus, pour être plus persuasifs. Sanguinaires de surcroit !
Les tirs de mortiers et de bombonnes de gaz sont préparés. En action contre les quartiers loyalistes d’Alep, où vivent 60% de la population aleppine, ils se sont intensifiés à partir de ce vendredi. Il y a eu 20 tués, cet après-midi selon la télévision arabophone al-Mayadeen !
Il est vrai que les chemins du dénigrement se terminent souvent par des exterminations. Le pire est à craindre!