"Nous ne voulons pas d’agents israéliens parmi nous au Liban", a réagi un député du Hezbollah.
Les réactions opposées à la visite du patriarche maronite Béchara Raï en Palestine occupée se sont multipliées, surtout après les propos tenus par le patriarche devant des collaborateurs libanais à la solde d’Israël, les qualifiant de « victimes des grands »!
Silencieusement, le cardinal est rentré au Liban la semaine dernière, sans tenir aucune conférence de presse pour expliquer les détails de son périple. Une semaine passée parmi les agents de la milice de Lahd (bras droit de l’armée israélienne lors de l’occupation du Liban Sud), Raï a eu l’impression d’être au «véritable Liban », a-t-il dit aux collaborateurs qui « ont choisi de se réfugier volontairement » à l’Entité sioniste.
Toutefois, la visite du dirigeant de la plus haute instance religieuse maronite au Liban en Palestine occupée ne s’est pas déroulée comme il le souhaitait. En effet, au dernier jour de sa visite, et lors d’une messe tenue au siège de l’église maronite à Haïfa, le chef de la municipalité de la ville Yona Yahev y a assisté. Raï a poursuivi la messe.
A Haïfa, il a rencontré des collaborateurs, anciens éléments de l’armée du Sud Liban (milice de Lahd : nldr).
Le porte-parole de « la communauté libanaise en Israël » Pierre Dib a dit que « la communauté espérait rencontrer Raï au Liban mais elle a été contrainte de le faire dans une terre qui n’est pas la nôtre, et parmi des gens qui ne sont pas nos familles. Parce que quelqu’un a décidé un jour de nous égorger et d’éventrer nos femmes » !
Sachant que le jour de la libération du Sud Liban par la résistance libanaise le 25 mai 2000, aucun incident sécuritaire n’a été enregistré contre les collaborateurs pro-israéliens.
Selon Pierre Dib, les agents de Lahd n’ont commis qu’un seul crime : celui de préserver le caractère libanais de la terre !
Et de proposer d’expatrier « les familles libanaises en Israël aux pays de la diaspora libanaise. Ensuite, dès que nos enfants reçoivent la nationalité de ces pays ils peuvent rentrer au Liban. De cette façon, nous, les victimes, épargnerons à nos bourreaux tout embarras ».
Et jusqu’à la réalisation de ce fait, Diab a souhaité « la mise en place d’un point frontalier sous la supervision de la FINUL dans lequel nous pouvons rencontrer nos familles au Liban ».
Quant à la deuxième génération des fils des collaborateurs, nés et grandi dans les territoires occupés, elle avait aussi son mot à dire. Une fille Mariam Younes (19 ans) raconte qu’elle a été « éloignée » de son pays lorsqu’elle avait 5 ans.
« Mais peu importe. A l’âge de 14 ans, j’ai eu une nouvelle patrie, une nouvelle famille, de nouveaux amis israéliens et libanais. Je pense que Dieu nous a ouvert une porte qu’est Israël. Ici, il existe beaucoup plus d’opportunités sur tous les plans, des opportunités qui nous aident à réussir dans notre vie scientifique et pratique. De l’autre côté, les portes de notre patrie ont été fermées ».
Réactions opposées aux propos de Raï
Sayed Ali Fadlallah, fils du défunt Sayed Mohammad Hussein Fadlallah a demandé : « Si ceux qui étaient le bras de l’ennemi qui tuait et emprisonnait les gens ne sont pas considérés des collaborateurs, sur qui alors pouvons-nous lancer ce qualificatif ? ».
De son côté, le député du bloc parlementaire du Hezbollah Ali Mokdad a souligné que « quelqu’un au Liban est allé convaincre ceux qui ont fui avec l’ennemi israélien en mai 2000 de revenir aux pays. Mais la réponse de ces derniers fut qu’ils sont devenus des Israéliens et qu’ils ne désirent plus rattraper l’identité libanaise ou arabe. Nous disons à ceux qui préparent un projet de loi permettant aux collaborateurs de rentrer au pays : Nous ne voulons pas d’agents israéliens parmi nous au Liban. Ce que nous avons enduré lors de l’occupation nous est suffisant. Ces collaborateurs ne veulent pas l’identité libanaise, nous aussi refusons qu’on dise d’eux des Libanais ».
Traduit du site al-Akhbar