Un important incendie a ravagé des tentes de réfugiés syriens dans la Békaa.
Face à la participation massive des réfugiés syriens au Liban au scrutin présidentiel, et leur ruée à l’ambassade syrienne à Yarzé, les forces du 14 mars dont le courant du Futur n’ont pas pu « digérer » cette scène inouie.
Alors que ces forces ont toujours « utilisé » les réfugiés syriens pour faire pression sur les autorités présidées par Bachar el-Assad, ceux-ci sont devenus une source d’inquiétude politique à ce courant bleu (courant du Futur : ndlr).
Une inquiétude qui a poussé le ministre de l’intérieur Nohad Machnouq à menacer de « déchoir tout syrien de son statut de réfugié s’il se rend en Syrie » pour voter. Machnouk, qui est un responsable du courant du Futur a voulu compléter les mesures américano-saoudo-européennes d’empêcher la tenue des élections en Syrie. Il a tenté dès le début d’interdire aux Syriens de voter, en décrétant une résolution d’interdire « tout rassemblement politique » de Syriens au Liban.
AInsi, les réfugiés se trouvent face à deux choix: soit la participation aux élections, soit le maintien du statut de réfugié. Pas question de profiter des deux options. Bref, le ministre libanais du Courant du Futur a voulu dire aux réfugiés syriens : vous devez être du côté de l’opposition syrienne.
Dans une interview à la chaine de télévision al-Jadeed, Nohad Machnouk a tenté de fournir une justification aux Libanais. Il rapporte avoir proposé au gouvernement syrien, via un service sécuritaire libanais, de placer les centres électoraux à la frontière, alléguant que la situation sécuritaire est fragile et que le Liban ne peut supporter d’ouvrir en permanence ses frontières devant les réfugiés syriens. Evidemment, la partie syrienne a rejeté la proposition.
Des tentes brûlées dans la Békaa
Et dans le même cadre des pressions exercées sur les réfugiés syriens, un important incendie s’est déclaré dans un camp de réfugiés syriens dans la plaine de Chtoura dans la Békaa. Le feu a ravagé plus de 17 tentes sans faire pour autant de victimes dans les rangs des Syriens.
Les services de sécurité ont ouvert une enquête pour connaitre les raisons de cet incendie.
Des réfugiés manifestent contre l'élection présidentielle
Par ailleurs, plusieurs centaines de réfugiés syriens ont manifesté dimanche au Liban contre l'élection présidentielle.
"Votez pour l'homme qui a tué 200.000 Syriens!" dénonçait une banderole brandie par un manifestant dans le village de Kousha, au milieu de protestataires tenant des drapeaux de l'opposition syrienne qui défilaient dans la région libanaise du Akkar (nord).
Sachant que plus de 60 mille militaires réguliers au moins font partie de ces victimes, sans oublier les civils loyalistes ayant péri.
Des hommes, des femmes mais aussi des enfants vivant dans des tentes dans des camps de fortune à Kousha ont participé à cette marche.
"Notre révolution visait à renverser un régime sectaire et autoritaire. Comment peut-on s'attendre à ce que nous votions pour le soutenir?" demandait une autre pancarte.
Des Syriens se préparent à voter dans les régions syriennes sûres
En Syrie, les électeurs des zones tenues par les autorités syriennes se préparent à se rendre aux urnes mardi pour l’élection du président Assad.
Selon le ministère de l'Intérieur, 15 millions de Syriens sont appelés à voter, loin des zones d'affrontement entre armée et groupes terroristes venus des quatre coins du monde.
La presse a évoqué un plan de sécurité mis en place depuis dimanche dans toutes les villes syriennes pour protéger les électeurs et les bureaux de vote contre d'éventuelles attaques.
"Les forces armées et de sécurité sont en état d'alerte maximum afin d'assurer la sécurité des Syriens désirant voter", affirme lundi le quotidien al-Watan.
Les plus de 9.000 bureaux de vote installés à travers la Syrie en guerre, "sont sécurisés", insiste le journal en demandant aux Syriens de ne pas s'inquiéter.
A Damas, le bruit court depuis un certain temps que les bureaux de vote, ouverts mardi de 07H00 (04H00 GMT) à 19H00 (16H00GMT), seront la cible des rebelles dont les positions entourent la capitale.
"Demain, les Syriens auront leur mot à dire. Ils éliront un dirigeant qui ramènera la sécurité et préservera la souveraineté", écrit le quotidien officiel as-Saoura.
"Les élections présidentielles sont une véritable occasion pour tous les Syriens d'exprimer (...) leur opinion personnelle en toute transparence", a renchéri le ministre syrien de l'Information Omrane al-Zohbi dans un entretien dimanche soir à la télévision d'Etat.
Trois candidats, dont le président Assad, sont en lice pour cette élection.
Les portraits de Bachar al-Assad et les affiches à sa gloire, ainsi que ceux des deux autres candidats, qui tapissaient la ville ont commencé à être enlevés lundi, à la fin de la campagne électorale.
Les sites syriens ont publié la photo (voir à droite) d'un face à face entre le président syrien et un ancien opposant Rateb Chanwani, qui faisait partie des bureaux de coordination de la révolution et l'un de ses chanteurs.
Ayant été arrêté puis emprisonné, il a rejoint les commissions de réconciliation en échange de sa libération. D'autres prisonniers ont fait de même.